lundi 5 mars 2012

La révélation progressive de soi

La thérapie du tunnel
La thérapie du tunnel fait la mise en scène d’événements impliquant des émotions intenses, bloquées, refoulées dans le corps ou dans la tête pour en permettre l’intégration à la personnalité

Le but de l’approche cathartique en thérapie du tunnel sera d'intégrer les émotions liées à l'expérience traumatique lors d'une violence.  La relaxation donne les meilleurs résultats pour que la personne garde le contrôle et puisse être consciente à tout moment. Pour se rétablir d'un traumatisme, l'individu doit arriver au "noyau" de l'événement.  

La révélation progressive de soi
L'abandon auquel le consultant est convié est une attitude intérieure qui alloue la révélation progressive de soi. Il ne s'agit pas d'un geste volontaire pour guérir, c'est un consentement que l'on accorde pour faire la démarche de la thérapie du tunnel.

Historique de la dissociation:
Pierre Janet, psychologue, philosophe et psychothérapeute, a inventé les mots "dissociation" pour établir un lien entre les événements de la vie passé et le trauma du sujet aujourd'hui. Il est considéré le vrai "fondateur" de la méthode de la "thérapie du tunnel", mais c'est Albert Glaude, auteur de Catharsis, publié en 1984 et Guérir des Autres, publié en 1991 (j'ai emprunté le titre de son deuxième livre pour divers articles) qui la développera telle qu'on la connaît. Il l'appellera d'abord "catharsis" se référant à 1- "la libération de certaines idées par verbalisation émotionnelle  et dégagement d'affects"; 2- "l'envahissement partiel ou total du champ de la conscience par du matériel inconscient refoulé ou oublié".

La notion de traumatisme
Pour les besoins de cet exposé, la notion de traumatisme, selon Freud, se rapporte à un événement personnel de l'histoire du sujet, parfaitement identifiable, se caractérisant par les affects pénibles qu'il peut déclencher et dans lequel le sujet ne peut abréagir (le cas du militaire dans la démobilisation, sidéré par l'impuissance; le cas de l'enfant agressé sexuellement par un adulte qui vit un surcroît d'excitation que l'appareil psychique ne peut absorber).

Définition d'un traumatisme psychique:
Un traumatisme psychique désigne un type de préjudice causé à la psyché de l'individu lors de ou après un choc émotionnel violent et qui modifie sensiblement la réponse de l'individu lors d'un stress à venir. La capacité de vivre un traumatisme et de faire face au stress subséquemment diffère d'un individu à l'autre.

Voies d'expression:
L'individu peut avoir vécu un seul événement tel un viol, un accident grave, ou encore une situation (des non-dits qui génèrent de l'angoisse) qui se répète comme lors d'une guerre ou dans la violence familiale. Somatisation et conversion sont des voies d'expression lourdes de conséquences pour le traumatisé.

 "Quand le corps est en santé, il obéit; quand il est malade, il commande" (Jean Férriol Perrard)

La modification du comportement
La modification du comportement (évitement) de l'individu est ce qui caractérise le plus son attitude. De bavard, il devient silencieux; de grégaire, il s'isole; de spontané, il devient songeur, méditatif, comme figé. Il y a une distinction avec un "avant" et un "après". 

Pour illustrer: une jeune femme de 20 ans se présenta un jour avec sa mère pour la thérapie. Celle-ci avait insisté pour me voir, car elle disait se rappeler que sa fille était une "petite tornade" avant l'âge de 11 ans. Depuis, sa mère ne la reconnaissait plus, elle était renfermée, secrète, elle s'isolait et ne prenait plus soin de son apparence. Assise là sans rien dire, la jeune femme avait un air distant comme si sa mère parlait de quelqu'un d'autre.

Un abus sexuel par un parent implique une trahison et la perte de confiance
Écorchés par leurs multiples ruptures, certains ont subis la violence de la part de leurs parents. Les noeuds dans les relations engendrent beaucoup de souffrances:  Un abus sexuel par un parent implique une trahison et la perte de confiance. Vécu comme une catastrophe, il n'est pas rare de voir des personnes âgées adresser à leur abuseur les mêmes reproche envers tous les hommes. Cela atteint autant leur plan psychique que physique.

Symptômes spécifiques et symptômes divers
Le processus de "survie" à un tel événement présente habituellement un espèce de protocole en boucle ramenant de la zone de stockage dans le cerveau, les informations sans cesse présentée à la conscience.

Des troubles variés-de l'état dépressif au troubles fonctionnels
Des "flashbacks", des troubles variés comme l'état dépressif, la fatigue, le manque d'appétit, les maux de ventre, des troubles de l'anxiété, des phobies, une paranoïa active, nuisent à ses activités habituelles. D'autres troubles fonctionnels comme des ulcères, des dermatoses, une prise de poids ou une perte de poids importante expriment l'épuisement de l'organisme à "digérer" l'intolérable. Le corps et ses organes ainsi que la psyché sont atteints.

Des états décompensés (le désarroi) suite au traumatisme se présentent par des conduites automatiques ("sans me souvenir de comment j'ai fait pour m'y rendre").

Le DSM-V identifie des troubles de la personnalité
Le DSM-V identifie des troubles de la personnalité multiple (troubles associatifs de l'identité) aux traumatismes graves subies dans l'enfance, alors que, l'enfant, impuissant, paralysé par la honte et la culpabilité, n'a d'autre recours que de se dissocier de l'événement tragique (viol, inceste, mutilations, harcèlement). L'agitation et l'angoisse qui surgissent subséquemment peuvent se transformer en manifestations névrotiques, parfois même psychotiques.

CAS PARTICULIERS-soldats et militaires
Pour le militaire traumatisé, des réactions différées prennent des formes auxquelles on réfère par "syndrome de répétition". Il s'agit de souvenirs récurrents sous la forme d'images et de flashbacks; des cauchemars, des hallucinations et des ruminations mentales, le plongent à nouveau dans l'atrocité de la guerre. Cet état, devenu chronique, lorsque non-soigné, est souvent associé à des problèmes de consommation, de dépression, et de troubles du sommeil, en plus de changements dramatiques dans la personnalité.

Un cas illustrant le traumatisme des soldats
Je reçus un jour, dans ma pratique privée, un jeune militaire avec des compulsions irrépressibles, en même temps qu'il se censurait et qu'il se bloquait à toute possibilité d'affirmation par peur de ne pouvoir se contrôler s'il entamait quelque action que ce soit. Un vrai presto prêt à sauter! Il reliait la source de ses problèmes à l'incapacité ressentie lors du déploiement d'une force multinationale dans le contrôle des armes lourdes et de la démobilisation en Bosnie. Il disait être marqué par "les têtes qui roulaient sans que je puisse y apporter une solution". (Considéré comme le "pire massacre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le massacre de Srebrenica a été qualifié "d'actes de génocide" par la Cour internationale de justice en 2007).

La rage meurtrière de ce jeune homme face à l'impuissance ressentie se tournait malheureusement vers des innocents, sa femme et ses enfants ainsi que vers ses collègues de travail.

Le traitement par l'approche somatique de la thérapie du tunnel a été efficace. Il a fait son "bout de chemin" pour libérer le contenu du presto.

Traitements thérapeutiques
1- L'intervention précoce suite au traumatisme atténue le choc psychique.

2- Le "débriefing", méthode fréquemment utilisé lors de catastrophes naturelles est une technique d'entretien thérapeutique devant être utilisée rapidement après un événement violent, mais quand il s'agit d'événements de guerre, des semaines, des mois, voire même des années peuvent s’écouler avant l'avènement d'un débriefing, ce qui le rend risqué pour l'intégration en douce du matériel sensible auquel l'individu a été confronté.

Il faut nécessairement prendre en compte l'impact de l'événement dans un contexte de répétitions. La rupture psychique apporte une distinction radicale entre l'"avant" et l'"après" de la guerre.

L'aliénation altère le sentiment d'appartenance 
D'une part, le militaire sur le terrain a été confronté à une situation qui menaçait directement sa vie. D'autre part, dans un souci de ne pas se déshumaniser, lorsqu'il en revient, il évite souvent d'en parler. Aussi, dans une tentative de repousser la culpabilité et l'incompréhension possible d'autrui, les détails ressassés ne peuvent faire l'objet d'un partage avec les différents membres familiaux. L'aliénation qui s'ensuit altère le sentiment d'appartenance et elle s'avère fondamentalement désorganisante par rapport aux repères usuels que représente le famille dont la fonction stabilisatrice disparaît dans tous ces "non-dits".

3- La thérapie cognitive comportementale est une méthode qui explore les pensées et les croyances de l'individu et à ses comportements malsains. Elle est fondée sur la découverte des pensées automatiques dont il n'est pas conscient et qui sont passible de nuire à sa perception des choses. Par exemple, beaucoup d’individus victimes d’un accident de cheval craignent la reprise de leurs activités équestres, de peur d'avoir un nouvel accident. La thérapie cognitive va confronter ces modes de pensée, les analyser et proposer d’autres façons de penser, plus positives et réalistes. Le scénario construit est démantelé pour en estimer le risque d'une façon plus réaliste.

4- La mise en situation ou la désensibilisation est la confrontation directe avec l’événement traumatique. Visualisant l’événement, la personne en parle, et se soumet graduellement à des stimulations qui lui rappelle l'événement. Cet exercice, répété plusieurs fois par jour sous la conduite du thérapeute, dans un environnement protégé, provoque des émotions intenses, mais au bout d’un certain temps elle « s’habitue » à ces pensées qui finissent par perdre leur impact. 

Le souvenir du traumatisme finit par être intégré
A ce stade, le souvenir du traumatisme, insupportable au début du traitement, commence à devenir un souvenir normal. Comparons ceci à la première fois que nous devons passer un test ou un examen. La deuxième fois, nous sommes encore appréhensifs, mais plus nous répétons ces événements, plus cela devient normal et nous l'affrontons sans peur.

Les désordres post-traumatiques
Ce qui différencie la méthode de la mise en situation et le phénomène des souvenirs récurrents présents dans les désordres post-traumatiques est le degré de contrôle. Dans la mise en situation ou la désensibilisation, l'individu, par le biais d'une pensée ou d'une sensation du corps, initie lui-même le souvenir de l’événement pénible. Le contrôle remplace l’impuissance dans le souvenir en mémoire.

5- L'approche somatique utilisée en thérapie du tunnel dépend de la réaction du corps. Lorsque l'individu se concentre sur les sensations les plus infimes de son corps, il se reconnecte à son intérieur et, de manière progressive et contrôlée, ce processus apporte un soulagement significatif des symptômes et un mieux-être général, en un temps relativement court, peu importe les symptômes. 

L’énergie retenue coince la personne dans un mode de survie
Selon cette approche, l’homme naît avec des mécanismes naturels pour se défendre ou pour garder sa place, mais inhibé par des processus de pensées qui l'empêchent d'évacuer les énergies bloquées au moment du traumatisme, il ne peut dès lors recouvrer un état équilibré. L’énergie se trouve enfermée dans le corps et la personne se retrouve ainsi « coincée » dans un mode de survie. Le développement de symptômes post-traumatiques qui s’expriment par la suite laisse l'individu vulnérable, autant physiquement que psychologiquement.

L'approche somatique permet de libérer des fortes tensions
L'approche somatique lui permet de puiser dans ses mécanismes internes pour se libérer des fortes tensions. Suite à la thérapie, ses nouvelles ressources offrent une immunité naturelle contre le traumatisme et lui permettent de retrouver un état d’équilibre mental pour poursuivre sa vie.

La santé émotionnelle s'améliore
En thérapie du tunnel, la prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient devenu conscient est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et sa santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique permet à l’état de stress qui était actif dans le système nerveux de se dissoudre. De plus, la prise de conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers de nouvelles libertés. 

6-La thérapie de groupe apporte assistance et encouragement aux personnes ayant subi des expériences similaires. Les personnes victimes d’un événement traumatique pensent souvent qu'ils ne sont pas compris par les membres de la société dans les épreuves subies. Se retrouver entre personnes ayant vécu une histoire similaire, peut amener un certain réconfort et soulager du sentiment de solitude. Certains groupes traitent uniquement du traumatisme, chacun exposant son histoire personnelle aux autres. Des groupes de soutien, tout en gérant le traumatisme, offrent à leurs utilisateurs, une aide et des conseils pour mieux en gérer les conséquences.

7-Les techniques de gestion du stress sont utiles pour des personnes qui sont continuellement stressées. Ce stress qui s’exprime parfois physiquement, par exemple, par des douleurs musculaires, une fatigue chronique, un pouls accéléré ou une sensibilité exacerbée, est nuisible à l'organisme. Au cours d’un traitement qui traite essentiellement le stress, l'individu apprend des méthodes de relaxation, ou d’imagerie guidée qui lui permettent de mieux appréhender la tension et des sensations somatiques menaçantes.

Le but de ces méthodes est de recouvrer un équilibre psychique dans la vie quotidienne et de permettre au corps et au mental de reprendre des forces.

Les techniques de gestion du stress sont une aide valable
Généralement, les techniques de gestion du stress sont une aide très valable, mais elles ne suffisent pas à aider le traumatisé à assumer cette expérience, ni à en éliminer les symptômes. Ces méthodes supplémentent la thérapie pour traiter des traumatismes spécifiques.

Médication: Traitements médicaux
Il n’existe pas encore un médicament unique qui traiterait tous les symptômes des désordres post-traumatiques. On trouve cependant des médicaments spécifiques traitant certains symptômes particuliers de la maladie, tels que la dépression, l’anxiété ou les troubles du sommeil.

Bien évaluer la nécessité d’une médication
La médication vise principalement à faciliter la démarche thérapeutique, car elle peut permettre de traiter un état de comorbidité comme une dépression majeure, faciliter la diminution des symptômes d’hyper activation ou d’émoussement (perturbation du sommeil, diminution de la concentration, perte d’intérêt) ou représenter un traitement alternatif lorsque la thérapie cognitivo-comportementale n’est absolument pas disponible. Il est cependant important de noter que la médication ne guérit pas le trouble de stress post-traumatiques. 

Le système immunitaire travaille sans relâche
Le système immunitaire essaie de suivre les demandes qui lui sont imposées. Il travaille de longues heures durant nos périodes d'adaptation. Mais si nous devenons complaisants au sujet de notre situation et supposons que nous pouvons résister aux effets du stress indéfiniment, croyant que nous sommes à l'abri des effets du stress, et ne tentons plus de faire quelque chose pour remédier à notre situation, nous mettons notre organisme en danger.

Notre niveau de résistance
Si notre corps n'est plus capable de maintenir l'homéostasie et la résistance à long terme nécessaire pour combattre le stress, nous expérimenterons invariablement une soudaine baisse dans notre niveau de résistance. De simples malaises à la maladie, les événements stressants peuvent influer de façon dramatique sur l’évolution de troubles intestinaux, sur la pression artérielle, sur la conversion du sucre dans le système sanguin, etc.


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.



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