vendredi 11 avril 2014

Être son propre geôlier rétrécit le sens de la vie

Être son propre geôlier
On est parfois son propre geôlier. Pour survivre, pour se sentir moins contraint, l’individu de tout âge prend des décisions qu’il met à exécution et qui lui enlève la possibilité de se développer et de s’émanciper. L’univers se rétrécit, l’imaginaire se tait, l’émotion ne guide plus. C’est une fausse protection qui peut fonctionner pendant des années.

Se reconnecter à la vraie vie
Une étape de vie différente, de nouveaux besoins peuvent produire une insatisfaction grandissante mais ne pas générer de nouveaux comportements faute de savoir comment s’y prendre pour se reconnecter à la vraie vie, celle remplie de défis avec des réponses expérimentés au fur et à mesure des événements.

Se souvenir pour retrouver l'espoir
Dans le monde de la causalité, une action donnée donnera le plus souvent la même réaction. Pour se refaire, il est parfois nécessaire de retrouver ses propres liens entre son corps et son esprit. Se voir en images, se rappeler les sentis de son corps, c’est se souvenir de son unité et retrouver l’espoir.

 La personne participe à son rétablissement. C’est elle qui devra trouver les moyens de se garder dans son nouvel équilibre.

Le témoignage de Gisèle :
Plusieurs événements se sont bousculés à ma porte pour me faire saisir mes nouveaux besoins.
Mon corps physique a toujours somatisé : je me sentais brisée. Même si je donnais de moi une image de femme forte, j’étais incapable de confronter la partie de moi qui s’est sentie réduite à se cacher pour se protéger.  Je me fuyais moi-même autant que je pouvais fuir les autres. Lorraine faisait souvent valoir que se protéger a du bon si ce n’est que je n’avais pas besoin de confronter mes blessures d’estime durant cette longue période de noirceur. Par contre, j’avais désappris à faire face à la vie telle qu'elle se présente au quotidien avec des situations difficiles, des personnes avec qui il faut échanger, la vie, quoi!
Très influençable, j’avais suivi les désirs de mes proches m’enjoignant de me faire traiter avec les nouvelles méthodes. J’avais déjà essayé sur leur avis et j’avais eu des résultats que je percevais comme tiède. J’avais un profond désir que ça fonctionne et je me ralliais à une autre forme de traitement.
Pendant longtemps, mon désir de vivre était tellement mince que je ne voyais aucun plaisir à passer du temps avec des amis. Ma vie se résumait à travailler et à me prémunir contre les insultes, en fait, contre ma très grande sensibilité. Je me suis figurativement enterrée. Le neutre m’évitait toute souffrance mais toute joie également. Quand il m’arrivait de m’ennuyer, j’écoutais des films sur la spiritualité ou je me trouvais des distractions pour passer le temps. Éventuellement, ça passait!

Se reconnecter à des moments d'exceptions
La reprise de pouvoir avec un plan d’action peut-être suffisant, mais parfois il est important de défaire des nœuds en reconnectant à des moments d’exception à ses propres retranchements.

Cité de "Coupé de soi, coupé des autres: comprendre autrement", Lorraine Loranger, 2008

Une étincelle de créativité
L’étincelle de créativité nécessaire pour donner des outils représente le plus souvent la différence entre l’espoir réaliste et le rêve. La personne devra prendre soin d’elle et soigner son corps et son esprit. Dans le fait de comprendre que tous ses systèmes fonctionnent ensemble, on comprend également que chaque symptôme exprime une composante émotionnelle nous offrant une occasion de décoder les facteurs importants de nos vies, en particulier les relations importantes et le lien à soi.

Cité de "Coupé de soi, coupé des autres: comprendre autrement", Lorraine Loranger, 2008)   

Le témoignage de Lorette (cité de "De l’ombre à la lumière : la guérison par le récit de vie émotionnel", Lorraine Loranger, 2008).
« Je suis une femme d’une cinquantaine d’années. Durant ma vie de travail, j'ai oeuvré auprès des petits, peut-être dans une tentative de leur donner ce qui m’a si cruellement manqué ou pour me protéger des blessures liées à la communication. J’interprétais trop au pied de la lettre toute communication me concernant. Je ne me donnais pas le droit de m’exprimer, ayant toujours peur d’être prise en défaut.
Ma communication à l’adulte en a été considérablement réduite. Depuis ma tendre enfance, l’absence de mots dans ma famille m’indiquait que s’exprimer était rarement approprié. Je n’ai donc pu apprendre à mettre en mots ce que je ressentais. Habituée toute jeune à vivre dans mon monde, je me suis construite une image quasiment agréable de ce que j’ai vécu.
Une fois, j’ai tenté de me dire. Je me suis laissée porter par ma colère à l’endroit de ma famille et je me suis éloignée, sans en parler. Depuis ma sœur et moi n’échangeons presque plus. J’ai l’impression de payer très cher le geste d’abandon posé pour me dire. Ce geste posé dans le silence a été totalement inefficace parce qu’il n’a pas été compris dans son bon registre. Lorsque j’ai tenté de choisir les bons mots pour exprimer ce que je ressentais, ma soeur s’est rebiffée et la discussion a pris court. Je me suis laissé intimider ».

Les rapports avec les autres
L’attention sélective dont Lorette fait preuve est sans aucun doute une ressource positive dans ses rapports interpersonnels avec les enfants exprimant avec eux sa belle sensibilité à autrui. Dans son travail avec les tout-petits, cette ressource amène un climat de sécurité pour l’expression émotive des enfants. Mais cette même attention devient une épine quand elle est perméable à tout ce qui lui est dit.  Ses rapports avec des adultes la blessent facilement. Faire ainsi provoque chez elle un comportement de retrait non fonctionnel parce qu’elle est trop facilement blessée.  

Parler, communiquer pour Lorette est dangereux. Elle a donc tout fermé à clé : colère, tendresse, joie, de façon à protéger une possible explosion. Depuis l’enfance, elle couve une dépression qui n’est manifeste que lorsqu’elle prend sa retraite.

« Je suis une toute petite fille, des bouffants aux épaules, des souliers, avec des bas courts…je ne vois personne. Il n’y a personne à côté de moi. J’ai l’impression d’être toute seule à construire ma vie, j’ai l’impression d’avoir traversé toute seule l’enfance en solitaire…comme on traverse un désert. Je m’oblige à trouver mes solutions, mes points de repères, toute seule. J’ai été entourée de gens, mais finalement, j’ai été toute seule pour l’essentiel ». 
« Je vois beaucoup de gens autour de moi…la famille de mon grand-père en visite…mais même avec tous ces gens…j’ai un sentiment de solitude…J’ai l’impression de porter quelque chose de beaucoup trop lourd…que mes épaules d’enfant ne sont pas capables de porter. Ça fait longtemps que je porte des choses sur mes épaules ».
« Quand j’ai des mouvements d’absence, de pardon ou de douceur envers moi-même, ça vient allumer la « switch » des parents. Ça va chercher le manque…Quand j’ai une souffrance, ça me branche sur l’absence de compassion de mes parents naturels.  À chaque fois, c’est douloureux, c’est souffrant.

Le corps ressent tel une plante assoiffée ses manques
Le corps de Lorette a cumulé des marques de manque d’attention et d’affection, comme une plante qui n’a pas été arrosée depuis longtemps. Kinesthésique, son corps ressent le vide avec plus d’acuité que d’autres. Sa grande nervosité et des douleurs fréquentes dans les jambes lui rappellent constamment ses manques. Certains enfants anticipent le monde à travers leurs corps alors que bien des enfants ont besoin de le voir ou de l’entendre pour le sentir. Quand le parent est dénué de cette écoute, les petits corps le réclament maladroitement, soit en étant malades à répétition ou en se collant sur tous pour répondre à ce besoin.

L’incompréhension est une épreuve
L’incompréhension est une épreuve. Faute de mots, cela embrouille quand personne ne fournit d’explication pour calmer l’angoisse. Quand un enfant n’a pas d’explications vraies, il souffre ou à tout le moins s’interroge. Ce « sans signification » fermente et suscite beaucoup de questionnements qui perturbent sa sérénité. Il ne peut donc vivre l’insouciance de l’enfant dégagé et confiant en la vie.

La maladie, indice d'une remise en question
La réalité émotionnelle de son enfance s’ouvre à Lorette au moment où son corps est astreint à une inaction qu’elle ne s’est jamais donné le droit de vivre auparavant. La maladie lui signale qu’elle ne peut passer à côté d’elle-même une fois de plus.

« Maintenant, la vérité est plus acceptable, plus envisageable. Le fait de savoir, ça me rend plus calme et sereine »
« J’ai manqué d’une mère qui aime le plaisir. Je dois faire le deuil de cette mère-là que j’aurais voulue ouverte sur le monde de la gaieté et du bien-être. J’ai un souvenir de mon corps en détente quand je suis avec des petits, c’est cette partie-là de moi que je dois retrouver ». Cette partie sait rire, elle sait aussi dire les choses sans la peur de faire de la peine, sans la hantise de se faire blesser ». 

L'interaction entre le passé et le présent 
Une action normale exige un équilibre entre l'impulsion et l'inhibition. Une plus grande lucidité sur l'interaction entre le passé et le vécu d'aujourd'hui donne du sens aux actions et aux ressentis.  Les croyances commandent les actions de chacun. Les gestes posés engendrent les résultats et les circonstances dans lesquelles la vie se déroule. Lever l’inhibition qui rend prisonnier et freine l’action doit se faire un pas à la fois.

Le témoignage de Lola
Quand j'étais petite, je n'avais aucun contrôle sur les événements qui survenaient dans ma famille, peu importe que ce soit positif ou négatif. Même ma curiosité m'a quitté à l'adolescence. Je me suis résignée à attendre que les situations se corrigent d'elles-mêmes ou si je me voyais impuissante, je fuyais littéralement. La plupart du temps, je déménageais. Jamais je ne faisais face ayant trop peur de perdre mon nom, ma réputation, ayant la perception que je protégeais mes arrières.
Quand j'ai eu des enfants, j'ai été négligente de ce côté-là. Mes enfants, je l'ai réalisé beaucoup plus tard, étaient eux aussi timides et anxieux face à leurs difficultés. Je reconnais aujourd'hui qu'ils ont aussi souffert d'impuissance.
Je ne voulais pas vieillir avec ce peu de pouvoir sur ma vie. Les difficultés sociales auxquelles j'ai été confronté me semblaient inévitables. Durant et après l'écriture de mon autobiographie, je me suis retrouvée à faire l'expérience positive de  rechercher des outils de communication pour apprendre de nouvelles façons de confronter des situations qui m'avaient auparavant laissé impuissante et sans voix. Je me suis reconnue une force inconnue jusqu’alors. Malgré les difficultés à me prendre en charge dans mes communications, je suis maintenant en possession de plusieurs outils qui m’ont redonné confiance. 

L'humeur dépressive est accompagnée d’un manque d’énergie
Stress, absence de liens pour recevoir du réconfort, l'humeur dépressive et/ou une perte d’intérêt sont souvent accompagnées d’un manque d’énergie, de fatigue, d’indignité ou de culpabilité, de difficulté de concentration ou d'indécision, de changements dans le poids ou l’appétit, de difficultés de sommeil, d’agitation ou ralentissement psychomoteur et même parfois de pensées de mort et/ou d’idées suicidaires.

S’il est vrai que les personnes isolées sont plus exposées à vivre de la détresse qui s’exprime en outre par de l’anxiété et des sentiments dépressifs, la difficulté à nouer et/ou à maintenir des relations satisfaisantes conduit la personne à s’isoler et avoir la tendance à diminuer ses activités.

Favoriser une étincelle de vie 
Trouver ce qui va favoriser une étincelle de vie pour une personne avec des idées malveillantes envers elle-même demande de susciter l’espoir.  La motivation pour continuer à se reprendre en main malgré les difficultés est une démarche qui peut prendre du temps à mettre en marche. Accompagner une personne pour qu'elle se remette sur les rails en l’aidant à formulant un plan d’action réaliste est une occasion unique de faire valoir différents outils de travail. 

Témoignage de Céline
Je m'appelle Céline,
Je suis née dans une famille avec plusieurs peurs. Ma mère, dans sa fonction de mère protectrice, ne voulait pas qu'on sorte de la cour. Elle avait surtout peur de ce que diraient les voisins qui penseraient que nous n'étions que des petits voyous. Elle craignait le regard des autres plus que tout. J'ai appris à me taire, être fine et à dire ce qu'on attendait de moi. Les sœurs de ma mère ont aussi beaucoup contribué à mon éducation et ensuite les bonnes sœurs se sont assurées que je  respecte tous les dogmes de la religion catholique. J’ai été dressée à avoir peur.
Mon père, quant à lui, faisait tout ce qu'il faut comme pourvoyeur mais il était désinvesti de ses émotions, à tel point que je n'ai jamais éprouvé d'attachement pour lui. Je ne le connaissais que parce qu'il aimait tel loisir ou qu'il était un employé de telle compagnie et s'y rendait tous les jours. Autrement dit, je peux dire toute sorte de choses, comme...en apparence, il était calme, en apparence, il était patient, en apparence, il ne couraillait pas...mais il ne parlait pas de lui, il ne s'extériorisait pas...et il laissait notre éducation à ma mère.
Je fus très en colère contre toutes ces personnes, mais surtout contre moi, quand j'ai réalisé à quel point je m'étais laissée imprégnée et conditionnée par les peurs et les sacro-saints principes de toutes ces personnes. Je me suis sentie trahie par l'abandon affectif de ces personnes pour avoir négligé de me laisser me développer. Ultimement, je me suis sentie comme un petit chien de compagnie à qui on enseigne des trucs pour épater la galerie.
Évidemment, mon image publique est conforme: je suis douée pour fondre dans toute organisation humaine. Le problème, c'est que je ne me révélais à personne. Je ne savais même pas qui j'étais. Je gobais tous des autres mais je ne m'exprimais pas.
Une année, je suis allée en Italie avec une belle-sœur. J'ai passé mon temps à négocier avec elle si je pouvais faire telle chose ou telle autre tellement j'étais craintive de tout. C'est ce qui m'a décidé à faire ma démarche auprès de Lorraine.
Je manquais de confiance en moi mais aussi de confiance envers les autres. Tout ou presque tout présentait une insécurité. C'était difficile de penser que je pourrais vouloir me confier à quelqu'un que je ne connaissais pas, plus difficile encore de penser que je pourrais un jour choisir des actions qui me ressemblent plus.
Le premier plan d'intervention de Lorraine me fait encore frémir. Je devais nommer mes peurs. Certaines peurs étaient tellement bien cachées que c'est seulement quand j'ai commencé à lui en parler que j'ai pu les identifier.
J'ai vite compris qu'il me fallait comprendre mon cheminement d'enfant si je voulais passer à autre chose. Je l'ai travaillé en long et en large et j'ai compris que je m'en étais sortie grâce à mon imaginaire. Je fabulais beaucoup comme enfant, pour sortir de la cour, sans aucun doute.
Mon premier pas suite à mon récit de vie émotionnel fut de commencer à dire ce que je pensais réellement de tel ou tel événement. J'ai écrit plusieurs commentaires dans un cahier, certains sur des blogues et sur des forums de partage de journaux quotidiens. Au fur et à mesure que je prenais de l'assurance, je l'ai fait lors d'occasions avec des personnes que je fréquente. Ce fut un deuxième pas importants car là, j'avais une rétroaction et je devais continuer à débattre. Aujourd'hui, c'est gagné et j'y trouve plaisir. Et quand je n’ai rien à dire, je sais me taire aussi.
Ma participation à des ateliers de méditation a ouvert une porte vers le calme intérieur. Apprendre à respirer est devenu un leitmotiv car dès que je me sentais apeurée, je cessais de respirer. La peur m’avait persuadé que je ne pourrais jamais réaliser mes rêves. Je me tenais tranquille, et j’étais gelé dans mes habitudes et j’essayais peu de choses me limitant à ce qui m’était connu. Non pour moi, LA VIE GRANDEUR NATURE.
Mon rêve de voyager a resurgi et je me suis jointe à une organisation pour un échange de logis. Ce qui m'a surpris, c'est que je n'y ai pas résisté alors qu'avant, mes peurs me devançaient.
Je m'étais munie d'un cahier dans lequel j'étalais mes états d'âme. Ma façon de faire était de déposer mon projet dans une colonne et de voir ce qui me retenait dans une autre colonne. Dès lors, dans une troisième colonne, je me décrivais à moi-même les conséquences de me laisser arrêter par mes peurs. Or, je n'ai pas eu à me servir de mon cahier. Cela m'a surpris au plus haut point.
Je me suis dit maintes fois que j'aurais dû commencer bien avant et faire un travail en profondeur sur ce que j'avais vécu. Je me suis faite une image pour l'expliquer à une amie: c'est comme si j'avais labouré mon jardin et que les racines étaient maintenant toutes à la surface pour les jeter dans le compost. Je continue d’apprendre sur moi, mais je suis rassurée sur qui je suis et comment je me développe à mon propre rythme.  


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.








  


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