samedi 21 juillet 2012

Le développement et la sécurité de l'enfant sont compromis

La détresse liée à la violence
L'intention derrière une analyse sociologique de la détresse liée à la violence est de la remettre dans son contexte, lorsqu'elle est la conséquence de causes sociales, comme dans les conditions de l'environnement, la pauvreté, le travail stressant. Évidemment, cela a des répercussions importantes sur l'individu.

L'occultation et la dissociation sont utilisés comme mécanismes de défense
Les enfants, victimes d'expériences traumatiques dans l'enfance, ont eu recours à l'occultation et à la dissociation comme mécanismes de défense pour se protéger émotivement. S'il s'agit d'un traumatisme sexuel à leur endroit, c'est une violence innommable. Lors de tout traumatisme vécue à l'âge adulte, ce mécanisme se mettra à nouveau en place pour se protéger des émotions et pour se couper des sensations qui y sont associés. Ce mécanisme de défense a peut être été utile à l'enfant qui ne possédait pas les habilités langagières de l'adulte pour partager afin de mieux comprendre. 

Une histoire vécue
Il y a toujours un rapport entre la violence vécue et la violence qui se répercute par la suite sur les membres d'une famille. La situation d'Aïsha illustre bien mon propos. Aïsha a grandi en Égypte dans une famille égyptienne. Ni son père, ni sa mère n'était violent, mais toute petite, elle a connu la guerre: les balles, les bombes, les alertes la nuit, être confronté à la perte de personnes qu'elle aimait, la possibilité de viol et de destruction de sa maison par des bulldozers, etc.. Le chaos et l'incertitude ont provoqué une détresse alarmante chez elle. Aïsha est arrivée au Canada alors qu'elle avait neuf ans. Au début, en dépression profonde, elle ne parlait plus et regardait toujours au sol. Les parents ont choisi de ne plus parler de la guerre qu'ils avaient laissé derrière eux. Le non-dit vise à protéger, mais cela fait l'effet d'un presto pour Aïsha.  

À la décharge des parents de la petite, ils ne connaissaient pas nos coutumes, alors, ils ne l'ont pas fait traiter, ce qui aurait vraiment atténuer son calvaire. Aïsha est devenue une adolescente troublée, d'humeur noire.

J'ai rencontré Aïsha en 3e secondaire. Il m'a fallu plusieurs rencontres avec ses parents avant qu'ils n'acceptent de faire la démarche d'amener Aïsha chez une psychologue que je leur recommandai.

Aïsha s'est remise à parler, mais à ce jour, elle souffre de crises d'angoisse qui décuplent en elle un potentiel de violence dans lequel elle a de la difficulté à se reconnaître. Quand elle conduit, elle devient très rapidement nerveuse et stressée, éprouvant beaucoup de difficulté à rester calme. Elle a déjà eu une citation pour "rage au volant".


Aïsha devient surmenée et stressée dès qu'elle est dans une situation qui rappelle le moindrement le chaos de son enfance. Son état d'hyper-vigilance est déclenché par les bruits, par les chantiers de construction et toute stimulation sensorielle.


Le lien corps-esprit
Les émotions et les fonctions cognitives d'Aïsha sont interpellées plus facilement que celles d'autres personnes qui n'ont pas le même vécu. Ses fonctions somatiques se manifestent avant tout déplacement et les diarrhées témoignent de son état anxieux. Depuis son adolescence, elle prend des médicaments pour les nerfs et elle s'en tire tout de même assez bien. Ses enfants voient un psychologue pour enfants.

Sans nier le drame survenu dans la vie d'Aïsha, nul besoin d'une guerre pour réveiller des réactions retentissantes sur le système nerveux. Ginette, interrogée par Louise DesChâtelets en 2002 à HOP LA VIE!, déclarait avoir subi la violence de ses parents avec des effets similaires à ceux éprouvés par Aïsha. 

La violence est un déterminant majeur de la santé
La violence représente une condition de vie dont on tient peu compte alors qu'elle est un déterminant majeur de la santé. Selon la DPJ à Montréal, de nombreux facteurs déclenchent la violence faite aux enfants: parents en déséquilibre, des stress majeurs quand on est sans travail, l'isolement quand on est un nouvel arrivant. Cela occasionne des gestes désespérés.



La violence a des répercussions sur les enfants 
Si la violence a des conséquences évidentes sur la santé physique de la victime, elle vit réellement des malaises bien réels en regard des émotions ressenties et qui ont un impact jusque dans le corps parce qu'il n'y a pas beaucoup de place pour les exprimer. L'alcoolisme, l'automutilation, la dépendance aux drogues, au sexe, etc. sont généralement les conséquences et non les causes de la violence.

Les événements façonnent nos réactions
Le cerveau humain est encore un mystère pour les scientifiques, mais il est certain que les événements façonnent nos réactions. Dans la plupart des sociétés, la violence renvoie à la déviance. Dans un contexte de guerre, l'exposition à une situation de stress intense qui menace la vie ou l'intégrité physique entraîne l'apparition de réactions qui ne se résorbent pas facilement.

Les risques pour le développement et la sécurité des enfants 
Lorsque des enfants se voient refuser la possibilité de grandir dans un climat de confiance, de tolérance et de justice, l'espoir d'endiguer les conflits au cours des générations suivantes est très faible. Dès lors, les risques pour le développement et la sécurité des enfants à venir est encore compromis.

Les répercussions de la violence sont plus ou moins grandes
En temps de paix, des enfants devenus adultes peuvent reprendre le cours de leur vie après avoir vécu des situations de violence. Les répercussions peuvent être plus ou moins grandes, mais pour ceux qui n'y arrivent pas, l'espoir ne réside pas seulement dans la médication, mais aussi grâce aux rencontres avec d'autres qui ont vécu un stress post-traumatique.



Une confrontation directe avec les événements
Un autre moyen utilisé pour les soldats est la désensibilisation par la confrontation directe aux événements (en reviviscence) pour que les émotions s'intègrent à la personnalité tout en permettant les décharges nécessaires pour décoder les tensions portées par le corps. 



La santé émotionnelle s'améliore
La prise de conscience a lieu quand un phénomène inconscient, devenu conscient, est « pris en charge », en s’intégrant au MOI pour renforcer l’individu. Quand l’individu met à jour ses conflits intérieurs en thérapie du tunnel au lieu de les nier ou de les refouler…ou de les répéter sans le savoir, d’importants fragments de personnalité sont récupérés et la santé émotionnelle en bénéficie. Évacuer la charge somatique en laissant le corps faire ce que le corps demande permet à l’état de stress qui était actif dans le système nerveux de se dissoudre. De plus, la prise de conscience réussie conduit l’individu vers de nouvelles actions, vers de nouvelles libertés. 

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.



1 commentaire: