vendredi 17 février 2012

L'anorexie est à notre époque un grave dysfonctionnement

L'anorexie est à notre époque ce que l'hystérie était au temps de Freud. Dans les années 60, ce sont les thérapies familiales qui ont d'abord émis l'hypothèse que, là où il y a un enfant dysfonctionnel, il y a un couple parental dysfonctionnel. Le contraire n'est pas vrai: tous les couples dysfonctionnels ne produisent pas un enfant à difficulté. Il ne s'agit que d'un risque plus grand. 

Des enjeux relationnels du couple parental sont responsables

Des enjeux relationnels du couple parental font apparaître un trouble profond de l'organisation psychique et physique, le plus souvent à l'adolescence, quand la jeune fille est en décalage avec son statut d'adolescence. Une jeune femme me disait que plusieurs des discussions entre ses parents quand elle était enfant avait pour sujet le poids de la mère. Elle en fut grandement affectée quand elle fut adolescente concevant qu'aucun garçon ne voudrait d'elle telle qu'elle était.


Remises en questions des relations familiales
Même si les changements hormonaux sont souhaités  par tous, cela crée des bouleversements dans l'équilibre familial construit dans le temps. Il remet en question des acquis, des habitudes relationnelles, émotionnelles et psychologique de tous les participants du système relationnel de la jeune fille en voie de devenir femme.

En observant le système relationnel, on peut évaluer que chacun des malaises physiques devient un moyen de révéler des conflits émotionnels. Les symptômes sont l'intelligence du corps. La personne souffrant d'anorexie et/ou de boulimie tente de se dire ainsi.  


Thème: sortir de l'enfer de l'anorexie et de la boulimie
À chaque année, je reçois de nombreux appels de membres familiaux dont l'un des leurs est boulimique et/ou anorexique. Comme il s'agit de très jeunes femmes, quand mon horaire me le permet, je me déplace vers elles plutôt que le contraire. On m'a déjà appelé d'un hôpital.

J'ai rencontré Julia-Marie lors d'une rencontre dans un organisme. J'étais une des personnes-ressource dans un atelier de développement personnel. Elle voulait sortir de l'enfer de la boulimie et de la solitude qui vient avec. Le stress auquel les personnes souffrant d'anorexie et/ou boulimie font face est un véritable enfer pour elles, mais comme personne n'est en vase clos, plusieurs autres sont aussi touchées.

TÉMOIGNAGE DE JULIA-MARIE
29-01-2000
Julia-Marie écrit:

Ma chère Lorraine,
Nous sommes le 29 janvier et je me décide enfin à laisser ma vie tourner en mots sur ce papier. J'ai tendance à mettre les charrues devant les boeufs, mais cette fois, j'ai pris une pause pour que la vérité VRAIE soit dite. Je ne veux pas te faire plaisir ou me cacher derrière des tournures de phrases.

Je souhaite que ce document porte fruit dans tout ce que tu entreprendras dans le domaine de la boulimie. Bonne chance et j'admire le courage dont tu devras faire preuve, déjà! 

Je m'identifie comme une personne boulimique. La dépression que je vis de façon cyclothymique est un des nombreux symptômes de la boulimie.

Je me bats contre cette maladie depuis l'âge de 15 ans. Si tu te rappelles bien, lorsque mes parents se chicanaient très fort, je me préparais des bouffes et je m'enfermais dans ma chambre pour les dévorer. Aujourd'hui, suite à ma thérapie, si j'ai le moindre tracas, je combats très fort. Mais si je me sens aimée et que ça va bien au travail, je peux vivre normalement.

Mais la vie est une mer et une mer, ça bouge. Alors...je me trouve à faire ce combats beaucoup plus qu'à m'amuser. Je déprime très facilement. Le sentiment que je porte en moi est la culpabilité. Je me sens coupable de m'asseoir après un repas pour lire: je prends une marche, mais je me dis que le pas devrait être accéléré et je me retrouve en train de me concentrer sur mon rythme plutôt que sur ce qui m'entoure. Enfin!

La peur, la culpabilité, l'obsession, la démesure (sexe à outrance avec mon ami), la solitude, la peine, tout ça fait parti intégrante de ma vie.

J'ai cherché chez les psychiatres, psychologues, séminaires de développement personnel, conférences au Centre St.Pierre, ANOSEP, EADA. Et oui, j'ai été pansé de ma blessures à plusieurs occasions, mais je crois sincèrement que c'est en regardant à l'intérieur de nous que se trouve la clé. C'est pourquoi je croyais déjà en la méditation et en la thérapie du tunnel quand je t'ai rencontré.

Ces techniques d'introspection sont des outils dont je me sers depuis. Les peurs panique que je vivais autrefois sont complètement annihilées par le triangle que j'arrive à visualiser, les yeux ouverts. Je pense à "tout vient, tout passe" pour dédramatiser. Et je fais de grands pas dans l'acceptation de la maladie.

Je vois des breakthroughs sur le plan alimentaire en ayant passé de 3-5 sessions de vomissement par week-end à une seule fois par mois. Maintenant, je garde mes aliments.

Ayant décidé de me soigner, je veux stopper les trous de mémoire et les palpitations cardiaques, les états paranoïdes et les serrements au niveau des tempes.
OUI, c'est un breakthrough. Je dois m'apprivoiser à avoir une vie "normale", soit garder mes aliments et surtout: AIMER ce que je fais et QUI JE SUIS.

Ma chère Lorraine, les autres breakthroughs sont sur le plan social. Je lâche enfin prise sur les gens qui ne me conviennent pas. J'ai une meilleure estime. Je prends le contrôle sur le retrait social que j'ai toujours fait: je nage, je skie. Oui, j'aime les gens, mais aujourd'hui, je réalise que, dans notre société, les gens ne vont pas vers les autres. C'est un trait de société et non ma faute! Auparavant, j'avais de grandes attentes et j'étais souvent désappointée. Aujourd'hui, je sais que je suis différente, je suis chaleureuse. Heureusement, mon amie .... le réalise et l'apprécie. Je ne nage plus dans un océan de solitude.

Physiquement, l'insomnie n'est plus insurmontable (un des symptômes de la maladie) comme auparavant. Souvent, je dors des nuits complètes et me sens reposée pour le travail du lendemain.
Tous les jours, je demande à Dieu de t'accorder une bonne vie. Merci!

Quelques années ont passé sans que je ne revois Julia-Marie. Un jour, je reçois un courriel. Ses nouvelles me ravissent.

12-05-06

Chère Lorraine,
"La plus grande réalisation de tout ce parcours avec toi, c'est que je suis maintenant en pré-ménopause...mes hanches se sont élargies et...je m'en balance... Et je me suis faite une vie en dehors de mon corps, il n'est plus le MAÎTRE.

N'est-ce pas là une belle réussite?" MERCI!

Thème: anorexie

TÉMOIGNAGE DE SACHA
10-11-2010
Sacha écrit:

J'avais huit ans la première fois que je suis allée dans un camp de vacances. Je me suis tellement ennuyée de ma maison qu'un jour j'ai arrêté de manger. On a voulu me forcer mais on a dû se résoudre à faire venir les parents et c'est aller de pis en pis. Le pédiatre m'a prescrit une série de traitements vitaminiques et ce fut la fin de ma première crise alimentaire.

Quand j'ai eu dix ans, ma mère a accouché de ma petite soeur et elle a même engagé une nounou pour en prendre soin alors qu'elle retournait au travail. Ni ma soeur, ni moi ne la voyions jusqu'au repas du soir. Ma mère se chargeait alors de nourrir et de prendre soin de ma soeur. Mon père arrivait souvent à la maison au moment où j'allais me coucher. Il était un peu comme un visiteur. 

Dans cette maison de mon enfance, j'avais l'impression de ne pas exister et que seuls les besoins de ma soeur étaient importants. Alors, j'ai, là aussi, cessé de manger. Mais personne n'a même remarqué surtout parce que je mangeais seule de toute façon.

J'aurais tellement voulu être petite à nouveau, moi aussi, pour avoir l'attention de ma mère, ne serait-ce que quelques minutes. "J'aurais voulu" ....des mots que je me suis dite souvent durant mon cheminement. Mais dans la même seconde, je me sentais tellement coupable, face à ma soeur et à ma mère d'être aussi exigeante et pas normale, pas raisonnable. Je comprenais, mais en même temps je me sermonnais durement chaque fois que je voulais de l'attention. Ça s'est fait tout seul. À dix ans, je me sentais tellement coupable de ne pas avoir la bonne attitude que, pour me punir, j'ai cessé de m'alimenter.

Pendant des années, je ne mangeais qu'un repas par jour et parfois, souvent, j'allais le vomir par la suite. Je ne pourrai jamais chanté parce que je me suis abîmée le fond de la gorge et quelques cordes vocales. Mon processus de guérison a commencé quelques années après la fin du Collège. 


J'ai consulté et rencontré des experts en troubles d'alimentation à l'Institut Douglas, j'ai participé à des séminaires de développement personnel, j'ai entendu et adopté bien des recettes pour me guérir. 


J'ai rencontré Madame Loranger dans une conférence sur "la colère". Je reconnais "ma colère". Après avoir pris des informations sur son travail, j'ai pris rendez-vous.

Je me suis débattue avec mes démons, mais surtout, j'ai remis en question ma culpabilité, ma jalousie profonde à l'endroit de ma cadette...je me suis frottée le visage dans ce que je considérais le plus abjecte de ma personne. Finalement, je crois que je me sentais tellement coupable que je croyais que je ne méritais pas de guérir.

Un jour, durant les sessions, une crise d'angoisse m'a fait réalisé à quel point je voulais guérir. Aujourd'hui, trois ans après ma thérapie, je dirais que, quand j'ai des émotions tordues, je continue de bien manger. Je dors bien maintenant et quand je me sens coupable, je me pose les bonnes questions. J'ai souvent pensé à la mort durant le pire de ma maladie, mais c'est terminé. Je veux vivre et continuer de développer ma nouvelle relation à ma soeur cadette qui n'a jamais été responsable de mes problèmes. Nous partageons souvent nos sentiments et cela m'apporte réconfort et validation, ce qui me fait du bien.

Merci à moi de m'être laisser guider.


TESTIMONY OF TERESA
28 janvier 2009
Teresa writes:

I didn't have menstruations for 12 years. At 16, I weighed 82 pounds. I was hooked on a respirator and spoon fed baby food for a whole year. I was hospitalized and given last rites. I lost many fine years in my life. But an angel watched over me in the person of my aunt....she insisted that I move away from my parents' home where I was an only child.


My mother is the best at everything and I shall never be able to measure up. I have stopped trying, but for many years, I was in a competition with her. My therapy is over, but I'm still trying to rebuild myself and get to know and love who I am.

I started vomiting when I was 11 years old. My mom and dad would get into solid arguments about my weight; dad calling it my baby fat and saying the appeal of boys would soon turn me into a beautiful swan, my mother insisting on measuring the food on my plate, even when we had company. What humiliation! She also forced me to swallow laxatives.

I felt like I was such a failure and a deception. I swore to myself that I would get to master my weight. A girlfriend on my soccer team said she made herself vomit when she ate too much. I learn fast, I was soon an adept, as well as becoming a really good liar about all the time I either spent in the washroom or why I was only picking at my food in my plate. It felt like a game sometimes and I became quite good at managing myself in other ways as well.

No one suspected until June 2007. It was at an anniversary dinner. I ate and shortly after, I headed for the W.C., my little cousin entered, heard me and told my angel aunt who confronted me. I was soon telling her in bits and pieces about my personal hell. My aunt works at the ....public health, so she got on the phone and called her friends who refered her to ............ I wasn't yet ready to give it up so I started going down fast. When I reached 82 pounds, my doctor recommended hospitalization. 


It was worse than anything else. I had no power on what happened to me and I was ready to die, or so I thought. It felt like I was dying anyway.

My aunt continued to look for a miracle. One day, she met Lorraine at a cultural function and after talking about me, invited her to visit me in the hospital.

I didn't meet with her until eight months later (To be released from the hospital, I had to gain weight), but the therapy was what I needed. Today, I am learning to respect myself and to say no. 


When I was residing in a group home, a lot of the work involved getting to know the needs of my body. It was very useful, but when I started the inner work, I started to understand what got me where I was. I was reliving the whole scene and I saw how I preened for my mother as if I was a talented little monkey. I wanted to please so much that I wanted to die if she had asked me: that is how it felt for me.

I haven't made my peace with my mother and I don't even want to at this time. But I am living very well with my decision. I have work that I like and I have started to see a man who really cares for me. Everyday is a challenge, but I am now better equipped to face up. If needed, I know I would go back into therapy and that it is not a sign of failure, but one which shows how I want to live strong and healthy, both physically and mentally.

TÉMOIGNAGE DE CÉLINE
15-06-11
Céline écrit:

Depuis très longtemps, je ne mangeais que de petites portions. J'avais trouvé exactement ce qui m'aidait à maintenir mon poids. Je mangeais ce que je mettais dans une couvercle de pot de mayonnaise moyen. Si je dépassais cette portion, j'allais courir pendant des heures pour ne pas grossir. À chaque fois que je voyais mon médecin, il me faisait un commentaire sur le fait qu'il voyait mes côtes, mais jamais, il ne m'a posé une question directement. Je ne m'identifiais pas comme anorexique parce que je mangeais et je ne me faisais pas vomir.

Lorsque j'ai eu 50 ans, mon système hormonal a flanché. Des règles douloureuses et abondantes m'ont ramené à mon passage dans l'enfance et dans l'adolescence; je pensais avoir mis tout ça derrière moi. J'ai crû que j'allais mourir et j'ai voulu faire la paix avec ces événements.

Après mon départ de la maison, à l'âge de 15 ans, je ne suis jamais retournée dans ma famille, pas même lors du décès de ma mère. J'allais regarder droit devant. Mes frères et ma soeur ont compris le message et ne m'ont jamais relancé dans ma vie d'adulte.

Éventuellement, je me suis mariée, mais je n'ai pas eu d'enfant. Mon corps en a rejeté trois dans l'espace de huit ans. À peine enceinte, je faisais une fausse-couche. Un jour mon mari m'a quitté pour une femme plus jeune. Ce fut une épreuve de trop et je me suis repliée sur moi-même pour vivre une vie de recluse. Je continuais toutefois de fréquenter un centre de femmes.

Lors d'une présentation par Lorraine Loranger sur "l'enfant intérieur" quelque chose m'a interpellé et je l'ai appelé pour avoir de l'information sur la thérapie du tunnel.

Ma thérapie est terminée, mais je suis encore en rétablissement. Régulièrement, je pense que je vais retomber, mais à date, j'ai la force de me reprendre pour maintenir une vie plus saine. Mon corps n'est plus mon ennemi, il est même en voie de devenir un bon ami. Je me sens mieux: mes fréquentations sociales ont augmenté, je fais des activités intéressantes pour moi avec trois groupes de ma communauté. Les relations que j'ai commencé à développer me plaisent et j'ai l'impression de développer mon intelligence aussi.

J'ai finalement pardonné aux hommes de ma vie, je me sens plus libre et je suis mieux dans ma peau. Que demandez de mieux!

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.


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