lundi 26 mai 2014

L'injustice vécue comme une violence

La résilience des enfants
Les enfants sont à la fois plus fragiles et plus résilients que l'on pense. Mais il faut bien avouer que, sans le cerveau qui prend la relève quand les obstacles se révèlent trop pénibles, on ne parlerait pas de résilience et on parlerait de vies qui tournent parfois au drame. Il n'en reste pas moins qu'un enfant qui vit l'injustice  familiale vivra les répercussions de l'injustice comme une violence dans sa vie d’adulte, souvent avec une sensibilité plus grande que la moyenne.
L'injustice parentale
L’injustice génère la comparaison à la base de la convoitise dans la fratrie (Bourbeau, 2000) et va entraîner deux formes de violence. La première, une violence passive dirigée contre soi sera construite sur la dépréciation et la dévalorisation de soi qui sont des façons de refuser d’affronter la vie avec ce que l’on a et ce que l’on est.

Une compétition pour recevoir de l’amour
L’autre forme est une violence active dirigée contre l’extérieur. La rivalité de l’enfance va consister à tenter de s’approprier ce que possède l’autre ou à l’empêcher d’en jouir, à le nier, en le culpabilisant, en tentant de prouver par tous les moyens qu’il est le meilleur ou celui qui est le plus digne de recevoir de l’amour. Quoique malsain, cela permet de survivre tant bien que mal.

Les besoins particuliers de l'enfant
Peu de facteurs compensatoires ou de ressources peuvent compenser pour les méthodes de parentage inappropriées. Même quand les interactions sont positives entre les membres de la famille et qu'il existe un réseau de soutien social, ils ne peuvent prendre en charge les besoins particuliers de l'enfant: son stade de développement, ses sensibilités propres, ses besoins spéciaux, les difficultés de son tempérament, sa santé physique ou ses problèmes d'apprentissage. L'enfant devra faire face seul à sa situation.

Témoignage de Liliane
Liliane a vécu l'injustice dans sa famille. Elle confie:
 "Ma mère a toujours préféré ma soeur. Aujourd'hui, quand je lui (mère) en parle, elle me dit que je suis responsable de ne pas avoir été aimée: d'une part, parce que j'étais souvent malade et aussi parce que, selon elle, j'avais du caractère. Je suis donc coupable de n'avoir pas su me faire aimer.
J'ai de la difficulté à entendre cela, je me sens repoussée. Pendant des années, j'ai fait celle qui s'en balançait, mais avec l'âge, la peine a gagné une place importante dans mon coeur. De savoir que ma mère ne me trouvait pas aimable me galvanise: je suis en colère, mais encore plus, je me sens affaiblie par un sentiment de peine immense. Je me demande aujourd'hui si mes actions dans mon travail et dans ma vie courante ont été motivées pour recevoir de l'amour. Je ne trouve pas de réponse, mais cela me pose question".

L’enfant s’engage dans une quête d’amour
Chaque enfant s’engage dans une quête d’amour avec la certitude qu’il sera accueilli et aimé par ses parents. Pourtant, Liliane ne s’est pas sentie aimée pour ce qu'elle était. Pour toutes sortes de raisons connues et inconnues (carences personnelles, blessures d’estime, fatigue, maladies), ses parents n’ont pas répondu à sa faim d’amour.


Le sentiment d'abandon
L’expression d’une souffrance liée au sentiment d’abandon dans la relation à l’autre suite à une injustice familiale se traduit souvent par des manifestations de repli sur soi, de dépression, de conduites d’anxiété, d’agressivité, voire même d’automutilation.


Une stratégie contraignante
Dans une tentative pour s’adapter, elle a vite pris le parti de se faire aimer pour ce qu'elle faisait, s'en demandant toujours davantage, en développant un perfectionnisme qui impose de ne jamais se tromper, de tout faire à la perfection, ne sachant mettre des limites par peur de ne plus être aimée. Cette stratégie contraignante a pour but de la protéger de l’effet toxique de l’insuffisance de liens d’amour et de tendresse avec ses parents tout en s’assurant au moins leur présence physique par des somatisations fréquentes.

Colérique pour se défendre, elle finit par en faire trop. Seulement quand elle tombe gravement malade peut-elle négocier ses engagements. Que de deuils à affronter, que d'espoirs déçus!

Il est malheureux que ce soient souvent les personnes significatives dans la vie d'un enfant qui lui infligent les blessures les plus dommageables. Les parents font de leur mieux, mais ils viennent eux aussi avec un bagage de blessures qui est souvent transmis à travers leurs méthodes d'éducation. L'autre facteur influençant le point de vue des enfants adultes blessés est qu'en tant qu'enfants, ils ramènent facilement à eux les raisons de l'injustice, le rejet, la violence, etc...



Témoignage de Sandrine 

A l'aube de la trentaine, j'ai décidé de suivre une démarche, et je m'y tiens depuis un an. Je manquais de repères dans ma relation de couple. Je me sentais toujours au banc des accusés comme dans ma famille d’origine. Dans mes rêves d’enfant, on me poursuivait pour ma méchanceté et dans ma vie de couple, j’étais toujours « la méchante ».

Les démons du passé venaient perturber ma vie de couple. Je n'étais pas en paix avec moi-même, la colère avait beaucoup d’emprise sur moi. Je me défendais de tout et je croyais qu’on ne me respectait pas. Ça créait des tensions entre mon mari et moi.

Après quelques mois, je me suis sentie beaucoup mieux. Ce besoin d'introspection a été tout à fait bénéfique. Lorraine me recommandait de faire de la méditation pour maintenir mes bonnes habitudes, mais j’ai la tête dure. Je m’y suis mise en janvier cette année. Effectivement, je me sens plus sereine, beaucoup plus épanouie dans ma vie de femme et de mère. Je travaille sur moi : je suis moins exigeante et un suivi régulier me donne des outils pratiques.


Prendre sa responsabilité
Se connaître mieux permet d'appréhender les choses de la vie avec lucidité et de prendre davantage sa responsabilité. Et plus on parvient à déterminer ce dont on a plus envie, dans le plus grand respect de soi, plus on l’accorde aussi aux autres. L'approche narrative du récit de vie permet un regard à distance sur les événements.


Témoignage d’Arielle

Mes parents sont deux bonnes personnes avec de belles valeurs. Je me compte chanceuse d'être née d'eux.

Ceci dit, l'injustice dans ma famille m'a fait très mal. Je suis la plus jeune d'une famille de trois enfants. Mes parents se sont séparés quand j'étais très jeune et j’ai vite versé dans la somatisation pour avoir de l’attention.

Mon frère, le seul garçon, a toujours été considéré comme la 7e merveille du monde, tant du côté de ma mère que de mon père. Tout lui souriait. Ma soeur, elle, exigeait l'attention avec ses comportements exagérés et son indépendance. Moi, la petite dernière, je devais suivre et être tranquille. J'étais "pas de trouble". J'étais une enfant docile, ne pouvant rivaliser ni avec l'un ni avec l'autre.

À part quand j’étais malade, je disparaissais facilement, tentant d'avoir l'attention en étant fine, mais quand j'ai commencé ma démarche, je me suis sentie vide et pas correcte. Peut-on se sentir si blessée de ne pas sentir l'amour des autres?

D'une part, lorsque j'avais tenté de le dire à ma mère, elle se sentait accusée et elle se forçait pour valider ce qu'elle avait fait comme mère. On aurait dit que je lui en demandais trop. Quant à mon père, je ne pensais pas pouvoir lui en parler. Il me dirait d'aller faire plus de sport! Ma passivité a toujours semblé l'accommoder si bien que ce n'est pas quelque chose dont je puisse lui parler. Dans ma famille, on ne me reconnaissait pas; c'est ça, la grande injustice. Ma responsabilité, c'est de ne pas savoir demander du temps d'antenne: quand je le fais, je sens l'impatience et je me ferme.  

Après trois mois en récit de vie, je me sens plus assurée. J'exprime plus mes besoins et mon point de vue sans me démonter, sans me replier sur moi-même. Je ne me lâche plus comme avant, et si on m'aime moins pour ça, je demeure plus autonome dans mes sentiments.

Ma mère n'aime toujours pas que je lui parle de mon enfance, mais au moins, c'est dit. Je crois que ma mère en est malheureuse, mais le "paraître" est plus important que la communication vraie avec ses enfants. C'est nous qui devons la rassurer. Contrairement à mon frère, moi, je n'attends plus que mes parents changent. Ça fait du bien, mon coeur est plus léger et je profite plus de ma vie.

Je suis contente d'avoir fait ma démarche, les choses sont plus claires pour moi, merci!


Injustices/violence et clivage
L’injustice dirigée sur un enfant lors de situations familiales cause parfois un traumatisme émotif qui peut nuire à la faculté à se sentir en sécurité dans son environnement. L'individu peut avoir vécu un seul événement d’injustice et en être profondément affecté.
Impacts de l'utilisation excessive de la critique et du harcèlement verbal
Quand les parents appellent leurs enfants par toute sorte de noms, l’enfant peut se sentir rejeté. L'utilisation excessive de la critique et du harcèlement verbal, l'utilisation de techniques disciplinaires inacceptables, l'absence d'affection physique ou verbale envers les enfants, l'absence de stimulation appropriée au développement des possibilités de l'enfant, l'exposition à la violence familiale et d'autres expériences semblables causés par les personnes s'occupant de l'enfant laissent des traces sur l’estime de soi. 


Témoignage de Chantal

Chez nous, les méthodes d'éducation des enfants violaient plusieurs de nos besoins fondamentaux. On se faisait crier après, insulter, et menacer pour toutes sortes de raison. C’était des actes non physiques envers les enfants qui ne laissaient aucune marque visible, mais qui ont causé des dommages sérieux.

Quand j’ai fait mes classes de pédiatrie, je me suis rendue compte que mes parents  utilisaient des méthodes de parentage proche de la violence psychologique. Dès l’âge de 4 ans, pour contrôler nos comportements, notre père nous punissait en nous enfermant dans une penderie la nuit. Ça durait des heures. J’avais tellement peur de lui. Je me souviens de cauchemars qui me remplissaient d’effroi. Ma sœur, elle, se réfugiait aux pieds du lit de mes parents qui la laissaient par terre comme si de rien n’était. Personne ne reparlait de ces événements.

Mon plus jeune frère a fait des psychoses à partir de ses treize ans. Vous imaginez la honte dans une famille dont le père a un standing particulier. Nous n’avions, aucun de nous, le bon profil pour nos parents qui voulaient des enfants aussi parfaits qu’eux.

Ma démarche m’a soulagée, j’ai laissé aller un grand poids. La validation de mon histoire m’a grandement soulagée. Ce qui m’a le plus aidée, c’est d’être crue. Je n’ai qu’un désir, que mon frère et ma soeur fassent une telle démarche.  

Injustices/violence et clivage
L’injustice dirigée sur un enfant lors de situations familiales cause parfois un traumatisme émotif qui peut nuire à la faculté à se sentir en sécurité dans son environnement. L'individu peut avoir vécu un seul événement d’injustice et en être profondément affecté.

Impacts de l'utilisation excessive de la critique et du harcèlement verbal
Quand les parents appellent leurs enfants par toute sorte de noms, l’enfant peut se sentir rejeté. L'utilisation excessive de la critique et du harcèlement verbal, l'utilisation de techniques disciplinaires inacceptables, l'absence d'affection physique ou verbale envers les enfants, l'absence de stimulation appropriée au développement des possibilités de l'enfant, l'exposition à la violence familiale et d'autres expériences semblables causés "par les personnes s'occupant de l'enfant laissent des traces sur l’estime de soi. 


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée.

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire