vendredi 12 octobre 2012

Votre mère était-elle narcissique?

Chacun porte en soi une histoire
Maman...un tout petit mot que chacun prononce un nombre incalculable de fois. La relation à sa mère est certainement l'une des plus intenses que l'on connaît tout au long de notre vie et cette relation façonne qui nous sommes pour le reste de nos jours.

Tous les enfants ont une mère. Dans ce texte sur la « mère narcissique », certaines femmes reconnaîtront leur mère. Des femmes ne trouveront pas les mots pour  la décrire et certaines autres femmes refuseront de le faire sous peine de s’attaquer au « mythe fabuleux » de la mère. On dira que maman était princesse, que tout se rapportait à elle, qu’elle agissait en enfant gâtée, qu’elle se considérait le centre du monde, qu’elle était dans son monde. 


De tout temps, dans chaque famille, les enfants et les adolescents sont assujettis aux représentations dominantes des adultes, dont la mère, qui exerce l’autorité sur eux. 

Parlant de leurs relations normales pour certaines et toxiques pour d’autres avec leurs mères, les filles énoncent des modèles différenciés auxquels elles ont adhéré pour se représenter différentes façons de se vivre comme femme. L'identité de femme n'allant pas de soi, elle est transmise. Le pas de la différentiation passe par l'identification à la mère: on épousera ou on tentera de se distinguer à tout prix de cette identification.


Une mère narcissique n'agit pas comme une mère
"Une mère qui n'établit pas de contact affectif, soit parce qu'elle est déprimée, soit parce qu'elle est psychotique, soit parce qu'elle est sans désir met son enfant dans une situation de solitude absolue"(1). 

La définition de "narcissisme"

Le terme “narcissique” est souvent utilisé pour décrire des sujets humains « près de leur nombril » égocentriques. Le narcissique manque d’empathie et, contrairement à ce que l’on peut penser, il  n’a pas un sens très clair de son identité. Le semblant de « confiance en soi » ne vise qu’à attirer le regard sur soi pour ne pas disparaître.

Lui-même, issu d’un parentage inadéquat, soit à cause de maladie mentale ou d’une déficience émotionnelle, ne peut remplir un rôle de parent, "adapté" à son enfant. Contrairement à de l’affirmation, toute intervention avec ses enfants ou avec d’autres personnes est une quête. Pour le « narcissique », chaque personne rencontrée est un miroir dans lequel il cherche sa propre réflexion. Grandiosité, distorsion de la réalité, mais surtout un manque d’empathie sont des caractéristiques du trouble de la personnalité narcissique.

Les histoires de mères dysfonctionnelles abondent

Une cliente raconte que sa mère était une telle mère, traitant sa fille comme une extension d’elle-même, envahissant constamment ses frontières psychiques. Durant son enfance, sa mère agissait comme si Juliette devait être une copie conforme, un double d’elle-même, jugeant ses comportements  sévèrement,  s’imaginant être elle-même jugée. Elle projetait  sur sa fille ses propres problèmes de féminité, de séduction, d’apparence physique (poids, grandeur, peau) aussi bien que ses succès relationnels et sa carrière. Sa fille a senti la compétition, la jalousie, en particulier quand elle avait du succès et rayonnait. Sa mère se transposait parfois en ennemie (Revoir les films Gypsy, Terms of Endearment).

Selon la perception de sa fille, les sentiments de la mère étaient toujours plus importants que ceux de sa fille. Dissociée de ses émotions, cette mère était incapable de ressentir la peine, parfois la détresse qu’elle causait à sa fille.

Des types de mères dysfonctionnelles
Des mères entretiennent un « climat incestueux » -des gestes, des attitudes, des mots à double-sens- provoquent un malaise et des sentiments de confusion et d’angoisse diffuse avec leurs garçons, mais aussi parfois avec leurs filles.

L’érotisation de la relation donnera lieu à des sentiments teintés de sexualité, parfois de façon inconsciente. Des clients adultes témoignent que leurs mères jouaient de coquetterie avec eux/elles à l’adolescence, essayant des vêtements devant eux et cherchant manifestement à provoquer chez lui un " émoi " qui les " érotisait. Suite à ce climat incestueux, il sera difficile, plus tard, de légitimer l’abus et la victimisation justifiée.

Le système familial malsain fausse les repères
L’intensité du désordre a un large spectre. Plusieurs reconnaîtront une certaine tendance dans leurs liens filiaux, le plus souvent avec le parent du même sexe, mais parfois avec le parent de sexe opposé. Le système familial malsain,  au moment de l’enfance et/ou l’adolescence, fausse les repères et contamine l'humeur ou la personnalité.

Les conséquences sur l'individu
Personne ne désire une mère qui trouve le moyen d’être toujours en compétition dans tout. En dépression depuis de nombreuses années, Stéphanie désirait recadrer son vécu avec sa mère. Elle aurait aimé en parler avec elle, mais c’était impossible. Les différentes tentatives pour y arriver déclenchaient le même piège que durant l’enfance.

Se bâtir sans se blesser dans le cas de Stéphanie peut impliquer des décisions difficiles comme un éloignement de la relation pour un temps.


L'internalisation des jugements maternels 

Les reproches constants, la banalisation des sentiments et des émotions, l’absence de compassion et l’inquiétude quant aux regards des voisins, a fait que pendant plusieurs années, Stéphanie s’est dissociée de ses propres émotions et sentiments n’y ayant pas droit.

Les conséquences sur les filles des mères

Parmi bien d’autres jeunes femmes élevées par des mères égocentriques ou souffrant de maladies mentales, ces jeunes femmes sont performantes, jamais satisfaites ou heureuses de leurs succès. Elles s’auto-sabotent avec des dépendances sérieuses et des relations de co-dépendance. Elles sont trop conscientes d’elles-mêmes et font preuve de perfectionnisme. Souvent incapables d’affection inconditionnelle, elles ont l’impression de devoir en mettre pour vivre des relations aimantes. Elles sont souvent aux prises avec la compensation dans leurs interactions.

L’individuation pour un attachement non-basé sur la dépendance
Ayant internalisé les jugements maternels, en réaction pour ou contre, ces femmes doivent apprendre à s’accepter et à s’aimer comme leurs mères auraient dû les aimer. Des mères fusionnelles font la promotion d’un attachement basé sur la dépendance. L’individuation n’est alors pas possible : la pensée et des positions différentes ne sont pas reçues comme étant acceptables. Chaque membre sera encouragé à avoir aura  un besoin fondamental de  dépendance sur l’autre pour se sentir sécurisé.

Le travail de deuil pour apprendre à se materner
Pour tous ces parcours, ce lègue se terminera lors d’une démarche en récit de vie. Le sentiment de perte, le deuil de ce qui aurait pu être…

Mère de famille d’une petite fille qui n’est pas encore à l’école, Stéphanie a la hantise d’être comme sa mère narcissique. Si elle peut se réparer, elle fera tout en son possible pour dépasser cet aspect, ne pouvant  plus l'ignorer dans son parcours personnel.

Le travail de deuil permettra d’accepter d’avoir besoin de maternage à n’importe quel âge. Il sera nécessaire de développer la capacité de SE materner, avant de devenir plus saine, plus autonome, une vraie partenaire dans une relation, une amie et une mère aimante-et le faire tout en se séparant de sa mère d’origine pour qu’elle ne puisse plus lui faire de mal. C’est un processus qui prend un temps: avec l'aide de son intervenante, elle apprendra ce qu'elle doit faire pour se materner.

L'impuissance apprise
En guérir demande un retour vers l’impuissance apprise, à la faiblesse, au déni et à l’humour utilisée pour banaliser la souffrance au lieu de vivre ses sentiments et ses émotions qui ne sont pas attrayants.

Les filles de mères narcissiques ont tendance à s’accrocher dans le processus de deuil, surtout parce qu’elles ont appris à cacher leurs sentiments et à se mettre un sourire dans leur jolie figure. Souvent, elles sont en déni et ne comprennent pas leurs patterns de modélisation et les problèmes déclenchés par le manque d’amour maternel.

Quand elles consultent, ce sont pour des problèmes de parentalité, pour leurs problèmes dans les relations intimes amoureuses avec le sentiment de se maintenir dans une position de sujétion, pour leur auto-sabotage et le perfectionnisme qui les rendent malheureuses intérieurement.

Bâtir son identité avec l'estime de soi
Plus Stéphanie deviendra saine, plus elle bâtira sa propre identité et travaillera sur son estime d’elle-même, plus elle sera attirée par des personnes de même niveau émotionnel. En augmentant son sens de sécurité intérieure, elle interagira différemment avec ses anciennes relations, aura de meilleures frontières et deviendra moins dépendante.

Arrivée à l’authenticité et avoir ses propres valeurs est important pour défaire les messages reçus durant toute une vie. Cela vient à travers l’acceptation et l’amour de soi sans exagération, et la compassion pour soi, mais aussi pour sa mère. Mais certaines mères sont vraiment trop toxiques et les filles doivent couper le contact avec elles.

Une analogie pour décrire ce travail
J’utilise l’image d’un arbre pour décrire ce qu’est une guérison. (Voir la page couverture de mon premier livre : De l’ombre à la lumière : la guérison par un récit de vie émotionnel ISBN : 978-2-981037-305).

Pour poursuivre l’analogie, l’arbre, c’est vous-même, le tronc est votre développement. L’écorce est marquée de cicatrices qui ne disparaîtront jamais. La thérapie fera en sorte que les cicatrices deviennent une partie de soi. En guérir signifie que les cicatrices sont des rappels du prix à payer pour ne pas s’entreprendre afin de ne pas répéter la trame originale.

Bibliographie

(1) Grenier Louise Les violences de l'autre: faire parler les silences de son histoire, Édition Québecor, 2008.


Bonjour à toutes, à tous,
Plusieurs de vous connaissez mon intérêt pour le peuple Inuit. J’ai finalement complété mon dernier livre sur mon expérience au sein des Inuits. Je dis « finalement » parce que j’ai d’abord commencé par écrire une diatribe sérieuse sur mon vécu au sein d’une organisation, que j’ai ensuite « allégée » en écrivant un roman du point de vue d’une jeune Inuit. Il n’est pas encore publié, mais j’espère avoir terminé sa révision pour juillet 2013.

Comme de raison, « écrire » est une bonne dépendance dont je ne peux plus me passer. Alors, ma tête et mon cœur cherchaient  un autre sujet pour recommencer le processus de création d'un autre livre. EURÉKA! Une nuit, le titre m’est apparu en rêve et j’ai su immédiatement que je tenais mon inspiration du titre suivant : HISTOIRES DE FILLES (sit-com québécoise).

Je me suis levée en pleine nuit pour voir quel serait mon cursus sur les relations mère-fille car cela fait partie de l’équation.

Alors, le but de cette lettre est de faire une demande assez simple. Je cherche des filles québécoises: elles peuvent ou non avoir des enfants, mais doivent être majeures, avoir un certain degré d’introspection et vouloir s’exprimer sur le sujet de leur relation à leur mère, quelle qu’elle soit. C'est un projet d'été alors j'espère les filles au rendez-vous!

Pour des raisons d’édition, le livre sur le sujet sera rédigé dans les deux langues, donc, il serait avantageux  pour elles et pour moi qu’elles s’expriment dans les deux langues. Toutefois la connaissance de l’anglais ou du français ne doit pas représenter un obstacle à participer au « récit de vie » sur le sujet.

Dans un premier temps, je veux converser avec les filles, les rencontrer physiquement pour leur soumettre ma vision de ce livre. Il y aura une « orientation » pour présenter un canevas d’écriture afin que les textes comportent un format suffisamment semblable pour une lecture fluide.

C’est un sujet qui me fascine, j’espère qu’il en tentera d’autres.

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.






14 commentaires:

  1. Mon nom est Danielle,
    Lors de mon adolescence, j'étais souvent en conflit avec ma mère. On n'arrivait pas à se parler. Elle m'a donc envoyée chez un travailleur social suite à une interruption thérapeutique de grossesse. Et j'en ai conservé un mauvais souvenir. Il ne m'a pas beaucoup aidée, il n'a pas posé des questions pertinentes, il coupait la séance alors que je commençais à parler d'un sujet "tabou". Mais malgré ça, le fait de parler des choses qui me posaient problèmes, sans même avoir d'écoute m'a fait beaucoup de bien. L'autre chose qui s'est passé, c'est que ma mère et moi, on s'est beaucoup rapprochées.

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    1. Bonjour Danielle,

      Une histoire qui a mal commencé finit bien Je suis contente que ça se soit passé ainsi.

      Un jour, je reçois une dame qui me dit que sa mère ne l'a pas aimé. Nous retournons dans des scènes d'elle vers l'âge de 4 ans. Sa mère et elle font un pique-nique et après, elle la prend sur ses genoux pour une sieste. Dans le fait qu'elle lui caresse les cheveux et la cajole, elle sent dans tout son être que sa mère l'a aimé.

      Ça arrive encore qu'on puisse faire la paix avec des personnes avec qui on a vécu des moments forts et difficiles. Les réconciliations sont fréquentes dans mon travail. Ce sont des moments de grâce,

      Merci d'être venue partager,

      Lorraine Loranger
      www.aunomdelasante.com

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  2. J'ai fait appel à Lorraine Loranger pour régler un problème de culpabilité par rapport à la décision de couper toutes relations avec ma mère pour mon bien et celui de mon couple et mes enfants.
    Cela n'a pas été facile, car étant moi-même mère, j'avais beaucoup de mal à effectuer cette démarche. Je culpabilisais. La séance en détachement émotif m'a aidée à me déculpabiliser et à mieux vivre le fait que je n'ai plus aucune relation avec ma propre mère. Pour mon bien je me suis donnée les moyens de couper ce lien fort qui peut exister entre une mère et une fille, mais qui n'est pas forcément positif. ..Mon mari a également fait cette démarche...il n'avait pas fait le deuil de sa maman...Maintenant nous allons beaucoup mieux. Nous avons compris que les outils dont dispose Lorraine peuvent nous aider à aller au delà de ce que l'on pense au fond de nous. Jeanne P.

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  3. Ma mère est une merveilleuse femme. Elle est maintenant âgée, mais encore une belle dame coquette et drôle.

    Quand j'étais adolescente, je me souviens avoir examiné mon cou chaque fois que je prenais un bain car ma mère disait que j'avais un vieux cou. Je comprenais que ce n'était pas beau. De plus, à chaque saison, on se prenait une diète du tonnerre pour perdre du poids. Personne ne parlait de santé ou de mise en forme, Ça semblait lié à notre capacité de plaire aux hommes seulement.

    Aujourd'hui, je reconnais ces traits comme des troubles, probablement mineurs, qu'éprouvait ma mère dans sa peur de vieillir et de grossir. Mais comme les choses n'était pas expliquées et que nous étions éduqués à ne pas poser de questions, nous n'en avions pas. C'est dur de se défaire de son éducation!

    Merci pour le blog! Je ne lis pas tous les articles, mais de temps en temps, j'y reviens, Pauline

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  4. Pas toujours facile de parler de notre mère. Je suis une femme d'un certain âge, j'ai fait beaucoup de travail sur le sujet de ma mère et il me semble que ça accroche encore. Comment faire pour m'en détacher complètement?

    J'ai adopté certains comportements de ma mère, mais je ne les assume pas, ça me choque au plus haut point! Marie-Paule

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  5. J'ai le goût de dire certaines choses sur ma mère. Premièrement, c'est une manipulatrice de haut niveau. Elle préserve une image d'elle qu'il est difficile de contredire en prétendant se préoccuper des autres. Depuis nombre d'années, elle utilise ma fille pour me torturer, elle lui rapporte des histoires qui l'éloignent de moi. Ses manipulations perverses font que ma fille s'est liguée contre moi. Elle me regarde maintenant avec des yeux méchants, avec des reproches aussi.

    Je voudrais pouvoir lui dire que ce sont des faussetés mais cela aura sans doute comme effet de semer encore plus le doute. Cela me met à bout, mon insomnie en témoigne. Est-ce que je peux faire quelque chose pour corriger cette méprise intentionnelle de la part de ma mère? Je veux ravoir ma fille, vous comprenez! Lisette G.

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  6. Bonjour lisette,

    Cette situation semble durer depuis un certain temps, n'est-ce pas? Je voudrais poser certaines questions et je crois que le blog ne peut assurer votre anonymat et votre intimité. Appelez-moi, nous en discuterons.

    Merci d'avoir partagé ce qui vous touche autant,

    Lorraine Loranger

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  7. Bonjour,
    Ma mère voudrait qu'on se rapproche mais j'ai une vraie relation "porc & piques" avec elle. Elle m'accable de reproches et passe son temps à dire les choses les moins élégantes sur moi...pas à son thérapeute... à ses amies. J'ai tenté de lui faire comprendre que ça me blesse mais on dirait que c'est plus fort qu'elle. Comment dois-je m'y prendre pour qu'elle comprenne et qu'elle arrête? Jacinthe D.

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  8. Bonjour Jacinthe,
    Votre mère ne semble pas capable d’aimer ses enfants. Au lieu de trouver du bonheur à leur donner de la tendresse et de les aider à se construire, elle essaie de vous changer. L’histoire de votre mère est sûrement en cause. Elle en répète sans doute que ce qu’elle a elle-même vécu. Je crois vraiment que vous devez cesser de vouloir lui plaire. Il faudra peut-être aussi mettre une limite claire à l’effet que si elle veut vous voir, il faut qu’elle change ces comportements.
    Si vous vous sentez confrontée à un pattern d’enfant, recontactez-moi. Aussi, je vous invite à faire partie du "collectif" HISTOIRES DE FILLES (lettre dans l'article que vous avez lu)
    Si vous êtes de la région montréalaise, je pourrai vous aider,
    Lorraine Loranger
    www.aunomdelasante.com

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  9. Je pense être dans une génération charnière en lien avec les questions sur la famille et le rôle de la femme....Ma mère a fait comme ma grand mère qui avait fait comme son arrière grand mère. Juste avant mon mariage, elle m'a déjà dit : « ton mari t'apprendra comment on fait les enfants », et il a vraiment fallu que j'apprenne sur le tas... le rôle de mère, le rôle de femme, alors que les générations précédentes ont copié. Une chance que je me suis confrontée à des gens différents, alors que ma mère s'est confrontée seulement avec ses collègues de travail. Ma mère, c'était une femme qui se plaçait dans les femmes de l'époque. Elle a été soumise à son mari sans se poser la question, à savoir si c'était normal ou pas normal.
    Moi, je me suis posée cette question car je ne pouvais utiliser ma mère comme modèle. Mon lien à ma mère a été fonctionnel : soins, apprentissages, mais pas beaucoup d’échanges. C’est encore pas mal silencieux entre elle et moi. Comme je sais que je ne la réinventerai pas, je n’ai plus d’attentes particulières.
    Merci de me lire,
    Abeille.

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  10. Ma mère est une des rares femmes que j'ai admiré. Mais avec l'âge, j'ai vu certains comportements qui me font peur, à moi, sa fille. Ma mère est toujours en attente, de visite, des événements qui viendront changer sa vie. Elle ne sort presque jamais sauf pour la messe le dimanche. elle est encore bien-portante, c'est une dame agréable, elle connaît plusieurs personnes, mais l'inertie la gagne facilement.

    Je suis quand même une inconditionnelle de ma mère...j'aimerais la voir heureuse et elle ne l'est pas.

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  11. Bonjour Lorraine,

    Je vois venir la vieillesse de ma mère avec beaucoup d'anticipation. Elle a toujours joué sur mon sentiment de responsabilité envers les membres de la famille. C'est pire depuis le décès de mon père. Comment fait-on pour se séparer sans heurts de ses parents vieillissants? Personne d'autre ne semble vouloir le faire.

    Merci de me répondre, Lara

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  12. Moi je suis la spécialiste pour abaisser ma mère. En réalité je lui parle sur un ton...Je l'a juge tout le temps et pourtant je n'ai pas à le faire.

    Je suis autoritaire à l'image de mon père. Ça me blesse de réagir ainsi, mais le fait qu'elle me demande un truc m’énerve intérieurement et quand je lui réponds c'est souvent d'une manière désagréable.

    Je suis la 3° de la famille, depuis petite je me sentais toujours ignorée. Pourtant elle a toujours dit le contraire. Aujourd'hui à 26 ans c'est toujours la même histoire, même pire.

    Beaucoup de choses me dérange chez elle, son comportement, sa manière de réagir Je me sens mal, parce que, dans le fond, j'aime ma mère mais pourquoi tant de haine.

    Qu'est ce qui a bien pu se passer pour me sentir ainsi? Je me pose encore plein de question chaque jours et je crains de ne jamais trouver la réponse! Judith

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  13. Ma mère était possessive de son lien à moi et totalement jalouse de mes amitiés. Ma mère lisait mes lettres alors que j’étais adolescente et elle s’abrogeait le droit d’appeler les amies auxquelles mes lettres étaient destinées pour les mettre au courant de notre supposée complicité ce qui avait pour but plus souvent qu’autrement de mettre fin à ces amitiés. Des amies m’ont parlé de s’être senties trahies. Je suis devenue une adolescente renfermée et taciturne et j’en voulais énormément à ma mère.
    Pendant toute mon adolescence, elle m’a assommée de noms : folle, cinglée, malade, tordue. Ma mère me jugeait alors qu’elle tentait désespérément à m’accaparer pour me garder près d’elle. Elle allait jusqu’à dire ces énormités aux parents des rares filles avec qui j’entretenais des liens extrêmement ténus. Il me fallait ruser pour participer à certaines activités absolument normales et banales pour une adolescente. Mon père, quand il était là, prenait le parti de ma mère. Brimée, brisée et de plus en plus isolée, j’ai sombré dans une dépression profonde. Mon monde s’est rétréci à ma chambre.
    Je me suis battue pour quitter la maison familiale. J’ai menti, j’ai triché, inventé toute une histoire pour sortir des griffes de ma mère. Quand j’ai fait ma démarche avec Lorraine, mon ressentiment et ma rage me donnaient des vertiges. On avait voulu me mater et me briser pour m’enchaîner malgré moi à ma mère. Ma révolte était alors encore virulente.
    Au fil des sessions, la pression m’a quitté et je me suis accueillie comme une enfant mal aimée à qui je pouvais donner une autre vie, plus calme, plus en douceur. J’ai quitté Lorraine, le cœur en paix, riche de mon expérience et prête à vivre une vie d’adulte entourée de bonnes amitiés. Sylvie T.

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