jeudi 10 mai 2012

La santé mentale, facteur de croissance et de développement

Une vision plus large de la santé mentale la présente comme un facteur de croissance.  Il y a différentes façons de devenir étranger à soi-même. Pendant mes études supérieures, j'ai été confrontée à plusieurs façons de regarder la santé mentale: sociale, psychologique, physiologique, biologique et médicale.

Pour me positionner, il a fallu que je sonde ma propre vision de la santé mentale.

Une vision personnelle
À travers ma lecture des écrits d'Alexis Nouss et d'Ellen Corin, j'avais déjà développé une vision très personnelle sur le sujet.

Une ambivalence sociale profonde
D'ailleurs, à cause de ma clientèle en pratique privée et des expériences personnelles qui m'avaient amené à la côtoyer, je constatais une ambivalence sociale profonde. D'un point de vue des rapports sociaux, je crois qu'on assiste à un désir de normalisation par une volonté de réinsertion sur le marché de l'emploi, mais de l'autre, il y a toujours persistance à nommer la différence.

Les problèmes de santé mentale surgissent durant la vie d'adulte
Selon mes lectures, les problèmes de santé mentale surgissent durant la vie d'adulte, alors que la personne a depuis longtemps intégré les normes sociales de ce qui est considéré "normal" et ce qui est "déviant". Notre discours de déficience en est responsable dans une large mesure.

L'intériorisation des normes et des tabous
Dans ma carrière (plus de 20 ans), il m'est arrivé de voir des intervenants qui changeaient leurs attentes dès qu'ils découvraient que leurs clients avaient un diagnostique. Malheureusement, cela se ressent; à cause de l'intériorisation des normes et des tabous en vigueur dans notre société, cela affecte l'image de soi, parfois allant jusqu'à la réprobation de soi. Ceci est un problème auquel je fais face régulièrement dans mon bureau.

Deux manières de regarder la santé mentale
Je ne suis pas la seule à penser que "loin de démontrer des symptômes d'aliénation, la maladie mentale est plutôt un indicateur d'une sauvegarde face à une menace à l'identité de la personne (Alexis Nouss, 1998). C'est une porte pleine d'espoir qui est réversible que Nouss offre. Si vous avez lu le roman de Paulo Coelho, "Véronika veut mourir", cela devient assez évident. Il s'agit de l'histoire d'une toute jeune fille que les parents dirigent tellement vers ce qu'elle n'est pas, qu'elle bascule dans la folie, sauf que, dans des moments de lucidité, elle sait exactement ce qui l'y a conduit. Dans la folie, elle trouve son droit à être qui elle est.

On peut évidemment voir ça d'au moins deux manières: 1- cela représente une faille chez l'individu qui n'a pas la force de se battre pour être lui ou, 2- voilà un moyen ingénieux de sauver son identité face à un milieu autocratique dictateur.

Tout le monde connaît quelqu'un qui a cédé à la famille pour devenir ce que l'on attendait de lui/elle au lieu de faire ce qu'il/elle voulait. Ne serait-ce pas là un indice d'une personnalité amoindrie? Mais certains diront qu'il y a là un exemple d'adaptation

Les symptômes sont souvent une réponse à une agression menaçante
Rappelons la thèse hippocratique fondatrice: si la maladie physique dérange l'ordre anatomique ou fonctionnel de l'organisme, on ne saurait oublier que les symptômes sont souvent une réponse à une agression menaçante. Ce qui est le plus manifestement pathologique n'est pas ce qui menace le plus l'organisme.

La santé mentale représente une rupture
Il en est de même pour la santé mentale qui représente une rupture, un déséquilibre. La maladie mentale est un combat; les symptômes étant la forme extérieure, les actes de l'organisme au combat. Nécessairement, ces actes enchaînés l'un à l'autre, constituent une histoire dans le temps.

Une hypothèse non-vérifiable
Il est impossible de vérifier si la nécessité de la préservation de l'identité chez certain(e) est tellement forte qu'elle oblige à un geste ultime pour se prémunir de l'ascendant parental, marital ou d'un autre.

De nombreux obstacles pour les personnes avec un diagnostique en santé mentale 
D'expérience et d'intuition, je sais que les personnes vivant avec un diagnostique en santé mentale rencontrent de nombreux obstacles. Sur le plan de la famille, il y a souvent le silence. Certaines personnes se sentent ostracisées: "Je leur fais honte, même si on en parle pas"; certaines se sentent infantilisées. "Mes soeurs me parlent de haut et tentent de prendre mes décisions à ma place".

Nous autres...eux autres
Dans la société en général, on les culpabilise et on les campe: "T'es-tu bien? Nous autres"...ou encore, on lui fait porter son état comme une peau de chagrin: "T'as couru après, aussi..." . Certains ont peur comme si la personne avait commis une transgression ou comme si cela s'attrapait: "Lorsque j'étais à l'hôpital, il n'y pas eu beaucoup de personnes qui sont venues. Je me sentais une paria".

On maintient une attitude de méfiance, engendrant pour la personne un sentiment de perte de dignité et d'identité. On lui fait vivre l'exclusion par une mise à l'écart, par des comportements de rejet. 

La stigmatisation colle à la peau
Souvent victimes de l'incompréhension, de la peur, du rejet, de leur réseau social familier, la personne marquée par une histoire de santé mentale se retrouve isolée et face à une grande solitude. La stigmatisation colle à la peau; les employeurs hésitent à embaucher une personne avec un diagnostique de maladie mentale. Cela sert de prétexte à une forme de rejet qui joue sur la motivation de l'individu stigmatisé (Association canadienne pour la santé mentale).

La thérapie du tunnel, une démarche de croissance personnelle
Dans mon travail, j'ai opté pour voir la maladie mentale d'une manière plus créative. En fait, la mésadaptation peut représenter un facteur de croissance et de développement (Dabrowski, 1972). Ce n'est pas un modèle nouveau. La thérapie du tunnel, dans une démarche de croissance personnelle, est une prise de possession de soi et de son propre développement toujours grandissant.

Dans un même ordre de pensée, l'idée de la santé mentale fait place à la recherche d'un équilibre, à maintenir ou à reconstruire continuellement.

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée.

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts.




1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Mon nom est Sonia; je dois bien avoir 20 étiquettes du DSM-V en commençant par la dyslexie. Et je passe sur les autres pour ne pas me discréditer aux yeux des lecteurs. On dit que c'est pour optimiser les traitements. Je ne suis pas une plante, je suis un être humain. Qu'est-ce que le DSM offre pour moi, moi toute seule?

    C'est pas juste fatigant, c'est ignoble de me classer comme une vulgaire plante; c'est encore me réduire à ce qu'un autre détermine. Je gagerais mon pain quotidien que ces experts en la matière sont dedans avec une maladie ronflante et pire que toutes les miennes.

    Bien à vous, SF

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