dimanche 15 janvier 2012

Une vision plus large de la santé mentale

Une vision plus large de la santé mentale se heurte à celle de la société. Les études supérieures nous confrontent à plusieurs façons de regarder la santé mentale: sociale, psychologique, physiologique, biologique et médicale. Pour se positionner, il faut sonder sa propre vision de la santé mentale.

Ma lecture des écrits d'Alexis Nouss et d'Ellen Corin ainsi que le développement de mes propres idées pour des essais universitaires m'a permis de développer une vision très personnelle sur le sujet. 

Une clientèle en pratique privée
Ma clientèle en pratique privée et des expériences personnelles m'ont amené à côtoyer une clientèle en santé mentale. À cet effet, j'ai constaté une ambivalence sociale profonde. D'un point de vue des rapports sociaux, je crois qu'on assiste à un désir de normalisation par une volonté de réinsertion sur le marché de l'emploi, mais de l'autre, il y a persistance à nommer la différence. 

Le DSM est en train de devenir un outil de démocratisation 
Fait à remarquer: le DSM est en train de devenir un outil de démocratisation puisque de plus en plus chacun peut s'y retrouver: à preuve, cette année (2012), le DSM qualifie la dyslexie de maladie mentale.

Les problèmes de santé mentale surgissent durant la vie d'adulte
Selon mon expérience, les problèmes de santé mentale surgissent durant la vie d'adulte, alors que la personne a depuis longtemps intégré les normes sociales de ce qui est considéré "normal" et ce qui est "déviant". Notre discours de déficience en est responsable dans une large mesure. 

L'intériorisation des normes et des tabous
Dans ma carrière, il m'est arrivé de voir des intervenants qui changeaient leurs attentes dès qu'ils découvraient que leurs clients avaient un diagnostique. Malheureusement, cela se ressent; à cause de l'intériorisation des normes et des tabous en vigueur dans notre société, cela affecte l'image de soi, parfois allant jusqu'à la réprobation de soi. Ceci est un problème auquel je fais face régulièrement dans mon bureau de professionnelle.

La maladie mentale est indicateur d'une sauvegarde face à une menace à l'identité
Je ne suis pas la seule à penser que "loin de démontrer des symptômes d'aliénation, la maladie mentale est plutôt un indicateur d'une sauvegarde face à une menace à l'identité de la personne (Alexis Nouss, 1998). 

Le droit d'ÊTRE
Si vous n'avez pas lu le roman de Paulo Coelho, "Véronika veut mourir", cela deviendra évident pour vous. Il s'agit de l'histoire d'une toute jeune fille que les parents dirigent tellement vers ce qu'elle n'est pas, qu'elle bascule dans la folie, sauf que, dans des moments de lucidité, elle sait exactement ce qui l'y a conduit. Dans la folie, elle trouve son droit à être qui elle est.

On peut évidemment voir ça d'au moins deux manières: 1- cela représente une faille chez l'individu qui n'a pas la force de se battre pour être lui ou, 2- voilà un moyen ingénieux de sauver son identité face à un milieu autocratique dictateur.

Tout le monde connaît quelqu'un qui a cédé à la famille pour devenir ce que l'on attendait de lui/elle au lieu de faire ce qu'il/elle voulait. Ne serait-ce pas là un indice d'une personnalité amoindrie? Mais certains diront qu'il y a là un exemple d'adaptation. Ah oui? Je dirais autre chose, mais vous en épargne.

Les symptômes sont une réponse à une agression menaçante
Rappelons la thèse hippocratique fondatrice: si la maladie physique dérange l'ordre anatomique ou fonctionnel de l'organisme, on ne saurait oublier que les symptômes sont souvent une réponse à une agression menaçante. Souvent encore, ce qui est le plus manifestement pathologique n'est pas ce qui menace le plus l'organisme. Il en est de même pour la santé mentale qui représente une rupture, un déséquilibre

La maladie mentale représente un combat, les symptômes étant la forme extérieure, les actes de l'organisme à se battre. Nécessairement, ces actes enchaînés l'un à l'autre, constituent une histoire dans le temps.

Quand la préservation de l'identité chez certain(e) est tellement forte qu'elle oblige à un geste ultime pour se prémunir de l'ascendant parental, marital ou d'un autre, la vie familiale ou de couple n'a plus de sens.

De nombreux obstacles sont rencontrés par les personnes
D'expérience et d'intuition, je sais que les personnes vivant avec un diagnostique rencontrent de nombreux obstacles. Sur le plan de la famille, il y a souvent le silence. Certaines personnes se sentent ostracisées: "Je leur fais honte, même si on en parle pas"; certaines se sentent infantilisées: "Mes soeurs me parlent de haut et tentent de prendre mes décisions à ma place".

Eux autres...nous autres
Dans la société en général, on les culpabilise et on les campe: "T'es-tu bien? Nous autres"...ou encore, on lui fait porter son état comme une peau de chagrin: "T'as couru après, aussi..." . Certains ont peur comme si la personne avait commis une transgression ou comme si cela s'attrapait: "Lorsque j'étais à l'hôpital, il n'y pas eu beaucoup de personnes qui sont venues. Je me sentais une paria".

Un sentiment de perte de dignité et d'identité
On maintient une attitude de méfiance, engendrant pour la personne un sentiment de perte de dignité et d'identité. On lui fait vivre l'exclusion par une mise à l'écart, par des comportements de rejet.

La personne marquée par une histoire de santé mentale se retrouve  face à une grande solitude
Souvent victimes de l'incompréhension, de la peur, du rejet, de leur réseau social familier, la personne marquée par une histoire de santé mentale se retrouve fréquemment isolée, face à une grande solitude. La stigmatisation colle à la peau; les employeurs hésitent à embaucher une personne avec une maladie mentale. Cela sert de prétexte à une forme de rejet qui joue sur la motivation de l'individu stigmatisé (Association canadienne pour la santé mentale).

La mésadaptation peut représenter un facteur de croissance et de développement
Dans mon travail, j'ai opté pour voir la maladie mentale d'une manière plus créative. En fait, la mésadaptation peut représenter un facteur de croissance et de développement (Dabrowski, 1972). Ce n'est pas un modèle nouveau; la thérapie, dans une démarche de croissance personnelle, est une prise de possession de soi et de son propre développement toujours grandissant.

Dans un même ordre de pensée, l'idée de la santé mentale fait place à la recherche d'un équilibre, à maintenir ou à reconstruire continuellement.


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée.

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.




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