lundi 15 octobre 2012

L'intimidation laisse des traces sur l'estime de soi

L'actualité en parle tous les jours
Cinq jeunes filles-femmes se sont enlevées la vie dans la région de Québec depuis un an. Le sujet de l’intimidation revient régulièrement dans les journaux. Chez nous, il y a eu Marjorie Raymond, dans la province voisine en Ontario, un enfant de 11 ans Mitchell Wilson et Jamie  Hubley. Maintenant en Colombie-Britannique, Amanda Todd, une toute jeune fille, s’est enlevée la vie dernièrement.


La mère éplorée de Marjorie Raymond livre un poignant témoignage et implore les autorités scolaires à payer attention aux signaux de détresse de leurs élèves. Il ne faut surtout pas traiter ça comme un caprice!



Des communautés québécoises font de grands efforts pour contrer la violence et l'intimidation.   


L'univers féminin, pour la majorité des femmes cégépiennes, semble se résumer à l’apparence physique pour la séduction et à la sexualité pour répondre aux normes des pairs. On se doute bien que, si on n'est ni belle, ni sexy, cela donne l'occasion à certains de dire des méchancetés qui finissent par gruger l'estime de soi.


Des élèves entre 12 et 19 ans subissent de l’intimidation au moins une fois par semaine
Quand j’entends de telles nouvelles, je pense à ces enfants, à mes petits-enfants aussi qui peuvent aussi avoir vécu l’intimidation, alors que  les statistiques révèlent que 8% des élèves entre 12 et 19 ans subissent de l’intimidation au moins une fois par semaine. Quel stress! C'est ignoble pour des humains. Ça brise le cœur de tout parent d’entendre son enfant se faire dire des énormités. Ce fut le cas pour la mère de Noémie, 12 ans, «T’as une bouche pour sucer », « T’es grosse! », « T’as une face de pète » en plus de s’être faite niaiser sur un des réseaux sociaux. Ce n’est pas un événement isolé. Cela s’est répétée tous les jours de présence scolaire sur trois ans. 


Cruauté gratuite
Insultée, frappée, ridiculisée, collée contre un mur, Noémie ne sait pas se défendre devant autant de cruauté gratuite. Sa mère est dépassée et n’ose intervenir. Elle aussi a peur que ce soit pire après. Elle ne sait pas comment s’y prendre, ni à qui elle doit le dire.

La sécurité menacée doit être reçue 
L'entrée dans le système scolaire en bas-âge n'est pas sans embûche. Bien sûr, il y a taquinerie et il y a taquinerie. C'est en bas-âge que les jeunes enfants ont besoin de savoir que des gens vont les écouter et les croire quand ils vivent des incidents malheureux. 



Une jeune connaissance dit que suite à l'intimidation vécue à l'école, elle doit se faire mal pour arriver à se sentir. Pour cette jeune personne, l'auto-mutilation est une conséquence du manque d'écoute affective. Elle se coupe de ses émotions.


Une émission télévisée, 30 vies, en fait état

On l’a entendu : des jeunes, pour éviter d’être écœurés (voir 30 vies) deviennent eux-mêmes des intimidateurs. Ils rabaissent un autre à leur tour pour ne pas être sujets au même traitement. Certains se taisent et restent seuls pris avec leur drame. Parmi les symptômes du stress post-traumatique dû aux actes d'intimidation et de violence, la dépression devient palpable quand l'intimidé commence à s’isoler et à fuir des occasions de rencontre avec d’autres. La plupart des jeunes ne songerait jamais à faire mal à un autre délibérément, ni à le rendre malheureux, mais  le simple fait que certains jeunes soient plus vulnérables les incitent à en profiter.


Le soi, un cadre vide sans intention
Dans le courant de la vie, le soi est une construction péniblement perfectionnée. À son début, ce cadre vide se remplit sans intention pour en faire une configuration plus mobile avec des transformations toutes en possibilités. Plus tard, l'individu fixera par convention celles qu'il veut et/ou celles dont il ne peut plus se défaire, mais en tout temps, avec les bons outils, sa construction peut être modifiée.  

Des actions à entreprendre   
Certaines actions ont été entreprises par notre société. Il y a quelque temps, le Québec a déposé le projet de loi #56 pour obliger les écoles à intervenir dans les cas d’intimidation. Un réalisateur américain a consacré un documentaire intitulé The Bully Project  pour contrer le phénomène (thebullyproject.com).


Se sentir coupable de se faire intimider
Pour l'avoir entendu dans ma salle de thérapie, même quand un autre est en faute, les victimes se sentent parfois responsables d'avoir provoqué la violence dont ils sont victimes. C’est dire à quel point ils ont perdu le sens de leur propre valeur. L’intimidation détruit la confiance en soi et l’équilibre affectif du jeune. 



Le premier pas est de croire les jeunes
Les jeunes ont besoin de savoir que des gens vont les écouter et les croire quand ils vivent des incidents malheureux. Bien des adultes qui ont vécu l’intimidation ont enfoui les émotions trop pénibles à supporter, d’autres ont développé des symptômes d’anxiété et se sont refermés sur eux-mêmes. Certains se sont auto mutilés, peut-être, dans une tentative d’attirer l’attention de leurs parents et des adultes de leur vie. Ils voulaient sans doute que leurs comportements soient remarqués, mais ils avaient peur d’en parler parce que cela risquait d’augmenter les sévices.


Les parents peuvent reconnaître les signaux
Pour des parents, il sera utile de reconnaître  les signes physiques et les impacts émotionnels des conséquences de l’intimidation. Si votre enfant auparavant ouvert devient cachottier, sournois, peureux, posez discrètement des questions et continuez d’observer ses comportements. Même s’il n'admet rien, ses non-dits révèlent que quelque chose se passe. L’important, c’est de pouvoir en parler, être crû, et décrier les faits et au besoin, lui apporter de l'aide.


L'estime de soi commence avec la connaissance de soi et l'acceptation de soi
Apprendre à s'apprécier tels que noussommes, connaître ses goûts, ses besoins, ses capacités et ses limites augmentent l'estime de soi. Comme le petit de l'humain est un être social, sa perception de lui-même se forge dès l'enfance au contact des autres: ses parents, ses amis  et la manière dont ils agiront avec lui auront une influence directe sur sa perception de lui-même et son estime de soi. Son sentiment d'avoir une valeur se développe davantage à l'adolescence. Rendu à l'âge adulte, l'addition de ses succès et de son environnement de travail, en famille, joueront un rôle important dans son estime de soi. 

Les conséquences de l'intimidation
Les traces de la violence par intimidation sur l’affirmation suivent la  personne qui l’a vécue au-delà du parcours scolaire. La dépression fait souvent partie de ce trajet : l’isolement, le manque de soutien émotionnel et son refus, le stress, le sentiment de perte de territoire sont des aspects révélés durant la démarche du récit de vie émotionnel. Une des conséquences reconnues est la tendance à trop se conformer aux attentes de leur milieu. Les personnes atteintes dans leur estime de soi à cause de l’intimidation prennent peu de risques personnels, ne se tenant pas debout pour défendre ce qui est important pour eux. Parfois, ils deviennent même ami avec l'agresseur pour diminuer l'impact des agressions sur leur image d'eux-mêmes.



L’intimidation génère un énorme stress et une détresse émotionnelle

Souvent, ils ont appris à mentir et à cacher leurs vrais sentiments. Un jeune qui vit de l’intimidation vit un énorme stress et une détresse émotionnelle qui peut se manifester comme un traumatisme. Cette violence affecte l’estime de soi et la confiance en autrui parce que c’est une menace à l’intégrité émotionnelle. L’intimidation peut avoir des effets dévastateurs, non seulement pendant l’enfance et l’adolescence, mais pour toute la vie entières comme le signalent plusieurs. Tous n’ont pas fait de tentatives de suicide, mais plusieurs y ont pensé. Toutefois, chaque personne a déclaré avoir été en dépression pendant une bonne partie de leur vie.

L'espoir réside dans la parole et dans la guérison des souvenirs dans une thérapie des profondeurs. On peut s'en sortir et regagner son estime de soi. La méthode de la thérapie du tunnel dépiste les refoulements, les complexes et les souvenirs douloureux pour reconstruire graduellement la personnalité. 



TÉMOIGNAGE
« Mon tortionnaire m’a fait jurer de ne rien dire promettant qu'il me ferait encore plus de tort. Je me faisais accroire que cela cesserait bientôt, mais ça a duré pendant tout mon primaire ».

« Quand je ne ramenais pas assez d’argent à mon abuseur, je me faisais battre et je subissais les railleries de ses amis. On m’humiliait avec des noms. Je ne savais pas vers qui me tourner ».

« Je me suis sentie tellement abandonnée, mes prétendues amies devaient avoir peur que ça leur arrive, elles m’ont lâché ».

« Je me grattais au sang. Le médecin n’a pas été consulté. Dans ma famille, on a crû que je faisais de l’eczéma comme plusieurs tantes de la famille de ma mère. Mon agresseur a cessé de me tourmenter quand il est parti pour le secondaire ».

« Quand j’ai finalement raconté des choses qui s’étaient passés à ma thérapeutes, j’ai réalisé combien j’avais honte d’avoir été la cible d’un tel déséquilibré. En quelque part, je me pensais responsable de ses actions et j’avais de la difficulté à ne pas croire que j’exagérais ».

Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.



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