dimanche 9 septembre 2012

L'auto-mutilation et le suicide ne sont ni un choix, ni une option/témoignages

"Psychologue"
Quand vient le déluge, quand viennent les pluies fortes.
Je me cherche un refuge, en cognant aux portes.

À l´église, chez ma blonde, dans le cœur des enfants.
J´ai même pensé à ma tombe de temps en temps.

J´ai le goût de vivre, le feu brûle fort en dedans.
Mais j´ai hâte qu´un jour expirent mes tourments.

À la recherche d´un psychologue qui me comprend.
Aux conseils concrets, qui m´enracinent solidement.

À la recherche d´un psychologue, brillant comme un phare.
Quer je peux voir de loin même quand y a le brouillard.

À la recherche d´un psychologue qui m´aide à naviguer.
Aux plumes d´un canard et à l´issue fixée.

À la recherche d´un psychologue qui sait où creuser.
Pour trouver mes trésors et déterrer ma bonté.

À la recherche d´un psychologue qui sait nettoyer.
Mes vieux placards humides, infectés, oubliés.

{Parlé:}
Je rêve d´arriver à un nouveau départ
où mes jours seront clairs où je dormirai le soir,
où coordonné, je sentirai tout mon corps,
l´esprit éveillé, précis, et sans remords.
Journal de bord, retiens mes mots,

j´arrive à bon port ce ne sera plus long.

À la recherche d´un psychologue qui sait comment me jouer.
Qui connaît mes cordes sensibles et qui sait m´accorder.

À la recherche d´un psychologue peut-être cher mais disponible.
Pour harmoniser ma voix en tant que guide.

À la recherche d´un psychologue, je dis un, ça peut être une.
Quelqu´un d´objectif qui voit à travers de ma brume.

À la recherche d´un psychologue à qui ça fait plaisir.
De me voir heureux et de me voir sourire   

Le suicide n'est pas une solution
Si je parle de suicide, c'est que la semaine passée, une jeune femme de mon milieu s'est enlevée la vie. D'un point de vue strictement humain, je trouve cela très désolant et ça m'interroge. Si vous lisez les témoignages dans ces pages, vous verrez que ce geste final n'est pas une rareté. Une cliente disait cette semaine que ses efforts passifs pour mourir l’avaient amené sur le bord du gouffre de la folie. Ses nombreuses tentatives de dire ce qu'elle vivait lorsqu'elle s'automutilait sont aussi tombées comme autant de lettres mortes à l'adolescence. Elle s'en est sortie et aujourd'hui, elle remercie le ciel d'avoir travaillé sa vie (témoignages au bas de la page).

Le suicide n'est pas un choix
Le suicide, il faut en parler, le démystifier et arrêter d'en parler comme d'un "choix". Ce n'est pas un choix. Lorsqu'un assassin a décidé de tuer, on ne parle pas de choix. Tous tenterons de l'arrêter : c'est la même chose pour le geste malheureux d'un suicidant. 

Le suicide fait peur, personne n'aime y penser. Il jette l'opprobre sur une famille à tel point qu'il sera trafiqué en secret de famille, qui sera de toute façon, révélé ou  mis en action à nouveau, un jour.

Le suicidant veut que la souffrance cesse
On ne suicide jamais pour une seule raison. Le passage à l'acte est une façon finale d'abréger son extrême souffrance Généralement le projet de suicide se construit en plusieurs étapes. De l'idée au passage à l'acte, cela  passe par l'idéation, la rumination, la planification, la décision, le don éventuel d'objets pour en arriver à la mise en action.


La chimie du cerveau change dans la dépression
La dépression qui sévit chez le suicidant est causée par des changements dans la chimie du cerveau reliés à des facteurs environnementaux et/ou biologiques. Différentes étapes affectent le suicidant: fatigue, insomnie, manque d'énergie, manque d'intérêt pour les choses de la vie, une estime de soi défaillante, jusqu'à une incapacité de participer à quoi que ce soit. La dépression est souvent la voie que prennent les émotions lorsqu'elles ne sont pas digérées. C'est souffrant pour soi parce que la dépression isole et paralyse, mais elle gruge aussi sur la patience et la bonne volonté des personnes qui l'aiment et vivent au quotidien avec le déprimé. Quand le suicidant ne voit plus rien devant lui, il démontre des changements d'attitude non justifiés.


Les facteurs de risque sont multiples
On parle souvent de "facteurs de risque", c'est à dire, des éléments qui ont un lien avec le suicide. Dans les faits, ceux-ci peuvent favoriser ou contribuer à un passage à l'acte suicidaire, mais en aucun cas, il n'explique complètement la survenue de cet acte.


Les facteurs de risque
Les facteurs de risque psychosociaux: troubles mentaux, alcool et autres troubles d'abus de substances, tendances impulsives et/ou agressives, histoire de trauma ou abus, les stress traumatiques, certaines maladies physiques majeures, tentative de suicide antérieure.

Les facteurs de risque environnementaux: la perte de travail ou une perte financière, la perte relationnelle ou sociale, l'accès facile à des moyens mortels,une histoire familiale de suicide (secret de famille).

Les facteurs de risque socioculturels: le manque de soutien social et un  sentiment d'isolement, les obstacles pour accéder aux soins de santé, et l'exposition à d'autres suicides dans l'entourage.


Le corps rappelle le vécu
La dépression du suicidant est la route que prennent les blessures émotives. C'est la manière du corps de rappeler le vécu de la personne. C'est la façon du corps de dire qu'il n'en peut plus de devoir se placer sous la tutelle des émotions néfastes. Il tente d'aider la personne à voir clair dans son(ses) symptôme(s). Il faut voir dans cette transaction tout le côté pratique du corps qui déballe le vécu pour qu'on le nettoie. Une dépression non-diagnostiquée cause nuit non seulement à la personne malade, mais aussi à son entourage.


Certains antidépresseurs augmentent les risques de pensées suicidaires
Plusieurs études démontrent également que certains antidépresseurs ont augmenté les risques de pensées suicidaires chez des enfants et des adolescents. Les parents des patients de tous les âges devraient être vigilants et noter tous les changements d'humeur, de comportements, pensées et sentiments pour éviter une augmentation de la dépression. L'incompréhension fait partie du drame d'un tel événement. Faire son deuil suite au suicide d'un être cher représente une dure épreuve.  

Nos idées fausses sur la dépression 
En tant que société, nous entretenons des idées fausses au sujet de la dépression et certaines personnes sont dissuadées de chercher l'aide dont elles auraient besoin. Lorsqu'on est malade physiquement, il est facile de l'admettre, mais de nombreux préjugés empêchent encore des personnes de se faire soigner lorsqu'elles ont des troubles émotionnels. L'isolement et l'incapacité de chercher le soutien nécessaire augmentent les risques de suicide chez les personnes atteintes de dépression sévère.

Les statistiques sont alarmantes
Les statistiques révèlent des chiffres alarmants: le suicide représente 24% des décès chez les 15-24 ans, 16% chez les 25-44 an; tous les jours, nous cumulons des statistiques chez les aînés. 50 % des tentatives de suicide surviennent au cours des 5 premières années de la maladie dépressive. Certains antidépresseurs, en levant l'inhibition, provoquent des passages à l'acte (15 % de mortalité suicidaire). La dernière campagne de publicité sur le suicide clame que le suicide n'est pas une option. Selon plusieurs, les statistiques ne serait que la pointe de l'iceberg.

Appartenir à un groupe dit à risque
Certaines populations, dites « à risque », incluent les jeunes, les personnes âgées, les autochtones ou encore les homosexuels. Ils sont souvent pointés comme des groupes spécifiques présentant un risque accru de passage à l'acte suicidaire. Aucune campagne de prévention ne changera jamais le fait d'être jeune ou âgé. Mais en matière de suicide, la pratique démontre que le schéma est beaucoup plus complexe et qu'il n'est pas nécessaire d'appartenir à un groupe à risque pour présenter un niveau individuel de risque accru de passage à l'acte suicidaire. La dépression ne frappe pas que les groupes à risque, loin de là. De même, la présence de facteurs de protection n'est pas une garantie de non-suicide.

Les solutions existent
Par contre, aider une personne vulnérable à formuler son malaise et à envisager des perspectives de solution peut l'amener à y renoncer. Parmi les moyens pour aider le suicidant, on peut lui parler de ses  idées noires, lui témoigner de la compassion, et l'inciter à se livrer. De nombreuses ressources peuvent venir en aide aux personnes déprimées, notamment les professionnels de la santé, les groupes de soutien et de nouveaux médicaments, efficaces et fiables, entraînant moins d'effets indésirables.

TÉMOIGNAGES
Aline écrit:
J'ai fait de nombreuses tentatives de suicide car j'avais l'impression de ne plus vivre, d'être enfermé dans une sorte de spirale. La solitude et une vie monotone m'ont poussé à faire des tentatives à répétition. J'étais certaine de ne pas intéresser les gens. Depuis ma thérapie, je sors plus souvent, je vois beaucoup plus de monde et ma famille me soutient. Cela m'a permis de réparer mon mal de vivre. Ce fut un gros travail psychologique à faire. Il a fallu que je crois que j'avais en moi une sortie de secours. Mais dans mon cas, je pense que le plus important, ce fut de m'entourer de personnes compréhensives.

Romane écrit:
Quand mon mari s'est suicidé, il y a 5 mois, me laissant seule avec deux très
jeunes enfants, je me suis retrouvée dans un état moral déplorable. J'ai lu des récits d'autres personnes qui ont vécu la même tragédie que moi. Car je me sentais tellement seule. Les gens de ma vie évitaient de m'en parler , soit pour ne pas me faire souffrir, soit parce que cela dérangeait trop. Mais chaque personne qui vit un tel drame a besoin d'en parler. La thérapie du tunnel a été ma façon à moi d'exorciser la chose.


Les groupes ou les associations qui traitent ce sujet ou qui pourraient être un soutien pour la famille qui souffre terriblement sont invisibles au moment où on en a besoin. Je pense qu'il est très important d'en parler pour se soulager, car on vit une véritable tsunami intérieur. Personne de mon entourage n'était prêt à entendre même prononcer le mot "suicide". Parler du suicide est tabou.



Avant que mon mari se suicide, j'étais persuadée que très peu de gens se suicidaient et que cela concernait surtout les autres. J'ai appris, le jour de l'enterrement de mon mari, que deux de ses grands-oncles s'étaient suicidés comme lui. Le secret fait que plusieurs inventent des histoires autour des faits. Par exemple, ma belle-mère, la mère de mon époux, a tenté de cacher l'horrible vérité, le jour de l'enterrement, en disant à tous que mon mari était décédé d'une rupture d'anévrisme. 



Allons-nous encore longtemps nous voiler la face et continuer à croire mordicus que les suicides ne concernent que les autres ?


Julianne écrit:
J'ai fait une tentative de suicide quand j'ai découvert que ma meilleure amie d'enfance avait séduit mon mari sous mon toit, en me manipulant et que celui-ci voulait quitter sa famille pour elle, mais qu'il refusait de payer la pension alimentaire. Je ne pouvais pas le croire. J'ai voulu mourir, mais j'ai été sauvée grâce à une visite inopportune. Je peux vous dire que le fait d'avoir fait une thérapie m'a sauvé la vie. Je suis heureuse de vivre aujourd'hui. Des miracles, ça arrive et même si la vie nous paraît parfois invivable, la vie est délicieuse à vivre quand on a eu la patience et le courage d'attendre et d’espérer. Il faut vivre la vie comme une chance d'exister.


Message de Lorraine Loranger
Dans une société qui confond vitesse et résultats, ceux qui apprennent à ralentir vivent mieux le présent dans toute sa capacité. Ma pratique propose plusieurs ateliers pour la gestion de stress: apprivoiser le récit de vie, la communication non-verbale et prochainement la relaxation sensorielle avec 16 thèmes différents sont parmi les plus utiles. Des conférences sur la gestion de stress sont disponibles sur demande.

Commencez chaque journée comme étant une nouvelle journée, trouvez votre destinée, croyez en qui vous êtes et en qui vous voulez devenir.

Créez la vie que vous désirez. Commencez votre trajet avec une démarche puissante en possibilités...celle d’une nouvelle vie…la vie que vous voulez…retrouvez votre pouvoir  pour prendre en charge votre destinée. 

Merci de soutenir la mission éducative de Lorraine Loranger en transférant ce communiqué à vos contacts intéressés.

           



3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Peut-être bien que tout le monde y a pensé, au moins une fois, le temps d'une nuit d'insomnie comme le soupçonne Nelly Arcand dans Paradis, clef en main.

    Moi, je reste coincé du réveil jusque dans mes rêves avec ce thème. Ma vie est une impasse, un cul-de-sac suite à la défection de mon mari il y a 6 ans. Si je n'avais pas la foi, ça fait longtemps que je serais partie. La vie n'a rien eu à m'offrir depuis qu'un grand non-sens.

    J'écris en espérant que de le livrer m'en délivrera peut être. Mais je n'y compte pas vraiment. Peut-on guérir d'une peine d'amour?

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  2. Bonjour madame,
    Vous êtes prise dans une étape du deuil qui vous empêche d'avancer. À quelle partie de votre situation résistez-vous? Avez-vous des proches à qui vous pouvez en parler?

    Il n'est pas surprenant que vous ruminiez sur votre situation si vous n'êtes pas reposée. À quand remonte votre dernier bilan de santé? Il serait peut être utile de prendre rendez-vous avec votre généraliste pour savoir où vous en êtes et il pourra recommander quelque chose pour vos insomnies. Rétablir de bonnes habitudes de vie devrait vous aider aussi.

    Chaque personne vit les deuils de manière différente, la fin du deuil ne s'impose pas, mais oui, le soleil va briller à nouveau pour vous,

    Dans un premier temps, je vous recommande de faire une démarche de groupe de personnes qui vivent un deuil dû à une séparation ou un divorce. Cela aura un avantage de vous créer un réseau et aussi de vous reconnaître parmi d'autres qui vivent la même situation que vous.

    Vous pouvez me rejoindre par téléphone également. Je vous réfère aussi à mon blog "Faire face aux événements inachevés (01-02-12) et tous les articles sur "la dépression".

    Je souligne votre courage de livrer votre état d'âme et vos pensées les plus intimes,

    Lorraine Loranger

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  3. Notre fille de 16 ans a fait plusieurs tentatives de suicide, elle s'automutile, elle est en détresse profonde, et tout ce qu'on lui donne présentement pour se traiter, ce sont des pilules, beaucoup de pilules, sans aucun réel suivi. Elle a même 37 renouvellements pour un des médicaments. Ça n'a pas de sens. Ce n'est pas normal. Ma fille a des idées suicidaires, elle a besoin d'aide, il faut que quelqu'un fasse quelque chose.
    Je suis inquiète,
    Manon

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